La responsable du projet Veduta revient sur l’enjeu de cette
manifestation destinée à faire entrer l’art contemporain au cœur des quartiers du Grand Lyon.
Comment est né Veduta ? Le projet est né en 2007, mais le concept existait déjà sous une autre forme. Des artistes et des compagnies de théâtre se produisaient pendant une semaine ou deux sur la place des Terreaux à Lyon, pour faire découvrir leur travail au public. En 2007, sous l’impulsion de Thierry Raspail, la manifestation s’est appelée Veduta et a été envisagée comme une programmation complémentaire de la biennale. En revanche, ce n’est qu’en 2009 que les projets artistiques ont quitté le centre-ville pour être reliés à l’échelle du Grand Lyon. Quels sont les liens avec le thème des « Mondes flottants » choisis par Emma Lavigne pour la biennale ? Pour chaque édition, on met en place un dialogue entre le commissaire invité, le directeur artistique de Veduta, Thierry Raspail, et moi-même. En 2009, beaucoup d’œuvres se déroulaient dans l’espace public, puis elles se sont progressivement déplacées dans les intérieurs. Étant donné les événements qui se sont déroulés dans le monde entre 2015 et 2017, j’avais envie de revenir à l’espace public comme un espace commun, celui du vivre ensemble. Avec Emma Lavigne, on a réfléchi à des termes qui se répondent. Le mot « aire » m’intéressait, car, tout comme les « mondes flottants », il évoque un espace circonscrit mais sans destination. Ce sont des espaces à la fois de potentialité et de transition. On s’est également retrouvé sur le thème des « archipels », puisque Veduta couvre un ensemble de dix communes qui sont toutes liées par un même territoire, mais chacune avec des histoires différentes.
Quels sont les artistes de Veduta et comment ont-ils abordé le projet ? Le noyau dur du projet est composé de cinq artistes très investis. Dans leur pratique, ils sont tous impliqués dans une dimension participative de l’œuvre ou dans une dimension sociale de l’art. Quatre artistes en résidence ont été choisis pour leur rapport au territoire. Parmi eux, Thierry Boutonnier a créé Eau de rose à partir de rosiers plantés et cultivés par les habitants de deux quartiers jumelés administrativement, mais très éloignés socialement : Mont-d’Or et la banlieue de Vaulx-en-Velin. Lara Almarcegui, de son côté, travaille sur les lieux en friche ou en transition industrielle. Elle est en résidence à Saint-Fons, une commune baptisée la « vallée de la chimie » à cause des risques potentiels pour ses habitants.
Le public qui participe à Veduta est-il le même que celui de la biennale ? Cela reste encore difficile d’attirer un public international, mais, en dix ans, on y arrive de plus en plus. Le but premier de Veduta est de travailler sur l’appropriation artistique par une mixité de publics issus de quartiers parfois très éloignés. Le point commun de ces publics, c’est d’être des expérimentateurs curieux qui ont envie d’exprimer leur créativité.
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Adeline Lépine : "Revenir à l'espace public comme un espace du vivre ensemble"
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°704 du 1 septembre 2017, avec le titre suivant : Adeline Lépine : "Revenir à l'espace public comme un espace du vivre ensemble"