WIESBADEN / ALLEMAGNE
La municipalité de Wiesbaden a démonté une statue monumentale du président turc, qui avait été érigée pour sa biennale d’art.
Après les vives réactions que la statue représentant Recep Tayyip Erdogan avait suscitées depuis lundi dernier, les autorités municipales de Wiesbaden ont procédé à son démontage « pour des raisons de sécurité publique ». Le monument de près de 4 mètres de haut, montrant le président turc bras droit levé et index pointé, rappelait singulièrement la statue de Saddam Hussein détruite en 2003.
Réalisée par un artiste toujours anonyme, la statue avait été dévoilée lundi dernier dans le cadre de la programmation d’une biennale d’art dont le titre cette année est « Bad news ». Artnetnews rapporte la déclaration d’Eric Laufenberg, directeur du théâtre de la ville et participant à l’organisation de la manifestation qui s’est adressé à la presse allemande pour expliquer que le but était de susciter un débat.
Les choses ont cependant pris une autre tournure. Une bougie accompagnée d’une pancarte « liberté pour la presse » a été déposée au pied de la statue. Puis des inscriptions qui ne nécessitent pas de traduction, « Fuck you » et « Turkish Hitler », ont rapidement suivi. Des disputes animées et de plus en plus violentes ont éclaté, nécessitant l’intervention massive des forces de l’ordre.
Dans un premier temps, la municipalité avait souhaité maintenir la statue en place, et avait envoyé des policiers pour sécuriser les lieux et ainsi « défendre la liberté artistique ». Mais face aux besoins trop nombreux, requis jour et nuit, pour assurer l’ordre public les autorités ont finalement préféré retirer le monument.
Il n’est pas étonnant que l’œuvre ait provoqué de telles réactions au sein de la population allemande qui compte près de 4 millions de résidents turcs ou d’origine turque. Cette communauté et le pays en général sont directement concernés par la politique menée par Erdogan. Artnetnews rappelle notamment que le reporter allemand Deniz Yücel avait été emprisonné en Turquie pendant un an en 2017.
On attend maintenant la réaction d’Ankara qui avait déjà réagi en juillet 2017 à une installation invitant à « tuer la dictature » installée devant la chancellerie à Berlin.
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Une statue du président turc Erdogan démontée par les autorités en Allemagne
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