Premier accroc à la toile : le Rembrandt estimé 29 millions de deutschemarks, qui devait être vendu aux enchères sur l’Internet, serait un faux.
BERLIN. La Circoncision du Christ était proposée par alando.de, filiale allemande de la plus grande maison mondiale de ventes aux enchères sur le Net, la société américaine eBay. Selon l’hebdomadaire Stern, elle figurait en tête d’une liste d’œuvres suspectes ou de faussaires, établie à la fin des années quatre-vingt par la police. Cette controverse n’est pas tellement différente de celles qui peuvent affecter des ventes classiques : un tableau au pedigree douteux, affublé pour la circonstance d’une origine princière, une expertise pseudo-scientifique effectuée par un “faux professeur, vieille connaissance de la police” (dixit Stern), et des dénégations de l’organisateur qui souligne qu’il n’est qu’une “plate-forme technique”, renvoyant pour information supplémentaire au vendeur. “Bien que eBay décline toute responsabilité pour les articles proposés par des tiers, elle fait preuve d’une grande attention pour s’assurer autant que possible du sérieux des œuvres”, a affirmé l’opérateur : c’est à peu près le genre de clause de déni de responsabilité utilisée par d’autres professionnels. Le commerce électronique va-t-il donc se contenter de mimer les attitudes des marchés qu’il tente d’investir, ou est-il capable de proposer des relations différentes ? Ce premier litige devrait rassurer les opérateurs. Même avec l’Internet, le marché des œuvres importantes ne peut encore se passer de leur expertise ni de leur acquiescement.
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Tout n’est pas Net
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°90 du 8 octobre 1999, avec le titre suivant : Tout n’est pas Net