Sylvain Bellenger - Directeur

Il faut dire que Sylvain Bellenger a réveillé la belle endormie : le Musée Capodimonte. Ce joyau de Naples – et d’Italie –, pourtant riche de chefs-d’œuvre (laFlagellation du Christ de Caravage, La Parabole des aveugles de Brueghel…), était plongé dans une profonde torpeur avant l’arrivée du Normand en 2016, sorti des circuits touristiques comme de la carte des grands musées internationaux – à l’instar de la grande majorité des musées italiens. Voulu au XVIIIe siècle par Charles de Bourbon, roi de Naples et futur roi d’Espagne, pour abriter la collection Farnèse, l’imposant bâtiment avait besoin d’un sérieux coup de frais, comme le parc de plus de 130 hectares, qui devait être débarrassé de ses ballons dans les arbres, et les fontaines, de leur calcaire. Le nouveau directeur a pris les problèmes à bras-le-corps pour attaquer tous les chantiers en même temps, rallumant au passage les fours de l’ancienne manufacture de céramique de Capodimonte. Résultat, les Napolitains retrouvent aujourd’hui le chemin du musée et de son parc, accueillis par le sourire enjôleur de son directeur, et séduits par l’amour que ce dernier porte à leur ville. Sylvain Bellenger vient d’ailleurs de leur adresser une nouvelle déclaration d’amour à travers « Napoli, Napoli », dernier acte d’une trilogie d’expositions revisitant les collections du musée. Les Italiens lui en savent gré : le gouvernement vient de renouveler le mandat du Français pour trois ans.