Sébastien Allard - Numéro 3

Soit douze mille œuvres du Moyen Âge au XIXe siècle, dont une foule de chefs-d’œuvre, « un véritable musée dans le musée », reconnaît Sébastien Allard avec le sourire. La Rue de Valois et le Louvre ont misé sur ce brillant conservateur, major de la promotion 1995, pour diriger un des quinze grands départements patrimoniaux de l’État.

Un érudit, mais surtout un fin connaisseur de la maison. Après un premier poste de directeur adjoint du Musée de Grenoble, il rejoint le Louvre en 1997 ; il y veille au récolement des dépôts, avant d’assurer la conservation des peintures du XIXe siècle où il signe expositions et publications remarquées. Il seconde progressivement le directeur du département Vincent Pomarède, dont il devient l’adjoint, et est logiquement donné favori pour lui succéder. Même la stérile, mais bruyante, polémique qui lui a été intentée en 2013 au moment de l’exposition « De l’Allemagne » n’aura pas raison de sa candidature. Il faut reconnaître que son projet est séduisant : d’un côté, il met l’accent sur la collection et l’histoire de sa constitution, de l’autre il prône « la transversalité et le dialogue avec les autres départements ». Et il y a fort à parier qu’il ne restera pas un vœu pieux de la part d’un conservateur qui a éprouvé le concept avec succès lors de l’exposition « Babylone » organisée en 2008 de concert avec les Antiquités orientales.