Ronan Barrot - « Entièrement peintre »

Une posture manifeste qui en a surpris plus d’un dans le landernau de l’art quand la plupart des artistes visent à intégrer une maison plus branchée. Mais Ronan Barrot est comme ça, il n’a que faire du qu’en-dira-t-on et il va où il sait trouver son juste compte. La peinture, c’est sa drogue. Il la connaît sur le bout des doigts, s’esbaudit aussi bien devant un tableau de maître que face à celui d’un inconnu, distingue au centimètre carré près la touche d’un Titien, d’un Vermeer, d’un Manet, d’un Picasso ou d’un Twombly.

Paysages, sujets mythologiques, histoire contemporaine, natures mortes, Ronan Barrot considère qu’il n’y a pas de hiérarchie de genres. Il n’y a que des « sujets de peinture ». Olivier Cena, qui le suit depuis de ses tout premiers débuts, dit de lui qu’il est « un entièrement peintre » et ne cache pas qu’il a toujours été frappé par la nature brute et directe de l’individu.

La quarantaine en vue, Barrot est quelqu’un d’entier, à l’instar de Rebeyrolle qu’il admire et qui affirmait qu’« être libre, ce n’est pas faire n’importe quoi, c’est aller au bout de chaque chose ». Incapable de faire des concessions, Ronan Barrot se tient délibérément à l’écart des vents coulis et des effets de mode. Tout à la fois classique et prospective, son œuvre est forte et singulière. On serait même tenté de dire « sanglière », tant c’est un fonceur.