« Les puissants ne peuvent échapper à la loi », a déclaré la juge, en rendant sa décision. Une conclusion provisoire qui fait suite à de nombreuses années de procédures judiciaires. Le procès a débuté en janvier 2015 et les prévenus ont bénéficié d’une première relaxe générale prononcée par le tribunal correctionnel de Paris en 2017, puis d’une deuxième par la cour d’appel de Paris en 2018. En janvier 2021, la Cour de cassation casse l’arrêt d’appel et ordonne un nouveau procès, qui s’est ouvert le 18 septembre 2023.
Guy Wildenstein est accusé d’avoir dissimulé une immense partie du patrimoine familial dans des trusts, des sociétés fiduciaires anglo-saxonnes. Ces trusts étaient hébergés dans des paradis fiscaux et abritaient notamment un ranch au Kenya, des sociétés de chevaux de course, des propriétés immobilières à New York, mais aussi des tableaux de maîtres (dont des Bonnard, Fragonard et Caravage) évalués à un milliard d’euros. La cour d’appel précise que Guy Wildenstein n’a pas « mis en place » ces trusts qui ont été « créés par son père et son grand-père », mais qu’il en a « pleinement bénéficié » et a « sciemment minoré la déclaration de succession ». Alec junior est lui aussi reconnu coupable d’avoir dissimulé l’existence de ces actifs.
La situation prend un tout autre tournant en 2009 lorsque Sylvia Roth porte à nouveau plainte contre Guy et Alec senior Wildenstein (décédé en 2008), les accusant cette fois-ci de fraude fiscale. Si ce dépôt de plainte n’aboutit pas, une enquête préliminaire est ouverte en octobre 2010, un mois seulement avant que Sylvia Roth ne décède.
En février 2012 est notifié un premier redressement fiscal aux héritiers Wildenstein. Le fisc réévalue le montant de la succession et leur réclame 600 millions d’euros (pénalités non comprises), dont 250 millions à Guy Wildenstein. Ce dernier conteste la décision et un nouveau redressement de 550 millions d’euros leur sera imposé fin 2014. Des procédures civiles concernant ces redressements sont encore en cours. En parallèle, la justice commence son instruction, considérant que la fraude relève également du pénal. Le procès contre Guy, Alec junior Wildenstein et Liouba Stoupakova, son épouse, s’ouvre alors devant le tribunal correctionnel de Paris en janvier 2015.
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Rebondissement judiciaire dans l’affaire Wildenstein
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°629 du 15 mars 2024, avec le titre suivant : Rebondissement judiciaire dans l’affaire Wildenstein