Entre les expos présentées aux Giardini, à l’Arsenale et celles disséminées dans la ville, c’est à un vrai parcours du combattant qu’invite la Biennale de Venise. Il y faut du temps et de la méthode.
Il n’y a pas de mode d’emploi idéal pour visiter la Biennale de Venise. L’un commencera par ici, un autre par là, c’est affaire de subjectivité, de hasard et de rencontres. Quitte à ne pas le suivre, on veillera toutefois à décider d’un plan de visite précis de sorte à ne pas oublier sur sa route tel ou tel pavillon, tel ou tel palazzo, etc.
Quoique plutôt vague lorsque l’on veut repérer l’emplacement des lieux recherchés, le petit dépliant gratuit qu’édite la Biennale est absolument nécessaire. Nécessaire mais non suffisant, aussi le visiteur ne manquera-t-il pas de le doubler d’un bon vrai plan de Venise !
Incontournables Giardini
Parce qu’ils constituent le « noyau dur » et historique de la Biennale, les « Giardini » et l’Arsenal sont les deux sites à visiter en priorité et dans cet ordre. Facilement accessibles depuis la place San Marco en vaporetto, les Giardini ne comptent pas moins de trente pavillons et sont répartis de part et d’autre d’un petit canal, vingt-deux d’un côté, huit de l’autre. Versant lagune, on y trouve les participants les plus anciens, comme la France avec Sophie Calle, l’Allemagne avec Isa Genzken, les États-Unis avec Felix Gonzalez-Torres, la Belgique avec l’excellent Eric Duyckaerts, etc., et le pavillon « Italia » réservé à l’exposition thématique du commissaire général.
De l’autre côté du petit canal, on trouve entre autres le Brésil, l’Autriche, la Pologne et le pavillon « Venezia » consacré cette année à un hommage de Baselitz au peintre vénitien Vedova (1919-2006).
On recommandera au promeneur de commencer par faire le tour de tous ces pavillons de façon systématique en suivant, guide en main, un parcours strictement linéaire pour ne pas multiplier les allées et venues. On lui recommandera ensuite de visiter un autre jour l’exposition thématique du pavillon « Italia » : elle est le cœur pensant de la Biennale et nécessite au moins deux heures.
Près des Giardini, l’Arsenale
« Arsenale » est le nom de la station de vaporetto voisine des Giardini, impossible donc de la manquer. Le visiteur y descendra pour rejoindre cette autre partie de la Biennale qui compte une dizaine de lieux d’expositions, de spectacles et de rencontres, dont : la Corderie, une longue succession d’espaces dévolus à la création la plus prospective, ordinairement très agités, mais qui, cette année, s’offrent à voir comme de sages salles de musée ; le pavillon chinois, toujours très étonnant, installé qu’il est dans une grande salle de réservoirs monumentaux désaffectés ; une exposition représentative de l’art africain contemporain, discutable tant dans son contenu que dans la façon dont elle a été constituée ; le nouveau pavillon italien avec deux artistes aux antipodes l’un de l’autre, Francesco Vezzoli et Giuseppe Penone. Le magistral environnement de ce dernier mérite à lui seul tous les lions d’or.
En ville, mieux vaut choisir
Les pays participants qui ne disposent pas d’un pavillon dans les Giardini ou à l’Arsenal trouvent donc refuge ici et là en ville. Pour le visiteur qui ne veut rien manquer, commence alors le parcours du combattant. Le mieux est pour lui de bien pointer sur son plan les lieux qu’il veut voir et les lister par quartier pour aller à leur découverte. Un petit conseil : demander aux autres ce qu’ils ont vu et évaluer alors ce qui paraît mériter le déplacement.
Ainsi par exemple : l’exposition « Artempo : Where Time becomes Art », organisée par Jean-Hubert Martin et Axel Vervoordt au Palazzo Fortuny, un étonnant rassemblement de merveilles et de curiosités traversant tous les âges et toutes les cultures ; les expositions de la Luxembourgeoise Jill Mercedes (Ca’ del Duca), du Letton Gints Gabrans (Scaletta di S. Giovanni Battista), du Bulgare Stefan Nikolaev (palazzo Zorzi), du Coréen Lee Ufan (palazzo Palumbo Fossati), du Belge Jan Fabre (palazzo Benzon), etc. Dans tous les cas, bien se dire que l’on ne peut pas tout voir, et que les trois volumes du catalogue pallieront aisément les manques !
Égypte : Haiam Abd el-Baky, Aiman el-Semary, Tarek el-Komy, Sahar Dergham, George Fikry, Hadil Nazmy. Espagne : Rubén Ramos Balsa, José Luis GuerÁn, Rafael Lamata, Los Torreznos (Rafael Lamata & Jaime Vallaure), Manuel Vilariño. Estonie : Marko Mäetamm. États-Unis : Felix Gonzalez – Torres. Europe du Nord (Finlande, Norvège, Suède) : Adel Abidin, Jacob Dahlgren, Toril Goksøyr & Camilla Martens, Sirous Namazi, Lars Ramberg, Maaria Wirkkala. France : Sophie Calle. Georgie : Eteri Chkadua, Tamara Kvesitadze avec Zura Gugulashvili et Paata Sanaia, Sophia Tabatadze. Grèce : Nikos Alexiou. Luxembourg : Endless Lust, Jill Mercedes. Hongrie : Andreas Fogarasi. Irlande : Gerard Byrne. Islande : Steingrimur Eyfjörd.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Quelques pistes pour réussir sa visite
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°594 du 1 septembre 2007, avec le titre suivant : Quelques pistes pour réussir sa visite