Il a encore fait des siennes au château des Ducs de Bretagne à Nantes, l’enfant terrible de l’art vidéo, avec sa carte postale burlesque de sa ville natale dans laquelle il interprète quatre-vingts personnages. Inspiré par Buster Keaton, Chaplin, Tati, cet héritier de Méliès réalise des courts métrages où il se moque de l’existence humaine et de la création artistique.
Dans ses petits théâtres optiques, cet illusionniste adepte de l’autofilmage apparaît comme par magie sous forme d’hologramme. Cabot, Pierrick Sorin ? Plutôt solitaire. « Je travaille essentiellement seul, dans un entrepôt que j’ai rénové. Je suis fils unique, donc habitué. » Ce touche-à-tout, poète, musicien, a dû pourtant faire équipe au théâtre du Châtelet en janvier pour sa mise en scène d’un opéra de Rossini. Derrière les pitreries, il y a un peu du clown triste. « Mon fond est mélancolique, l’humour est un moyen de “positiver” cette mélancolie. Dans l’art contemporain, le burlesque, ce n’est pas courant. »
Son film préféré est Mort à Venise, son poète favori Mallarmé, l’écrivain qu’il admire Michel Houellebecq, le peintre qu’il affectionne Antoni Tàpies. Mais il aime aussi l’humour de Gotlib, les mises en scène déjantées de Jérôme Deschamps. Celui qui a réalisé ses premiers films à quatorze ans, puis fait les beaux-arts à Nantes, se réfère au pionnier de l’art vidéo, Bill Viola. Ou aux sculptures vivantes de Wolfgang Laib telle La Pierre de lait. « C’est poétique, minimaliste et ludique. »
1960 Naissance à Nantes. 1979-1988 Études à l’École normale d’Angers et aux beaux-arts de Nantes. Il est d’abord instituteur. 1993 Clip vidéo pour Philippe Katerine. 2001 Exposition à la Fondation Cartier. 2004 Grand prix Stratégie pour ses théâtres optiques (Atelier Renault, Paris). 2007 L’artiste vidéaste vit à Nantes. Signe la co-mise en scène de l’opéra La Pietra del Paragone présenté au Châtelet en janvier.
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Pierrick Sorin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°591 du 1 mai 2007, avec le titre suivant : Pierrick Sorin