Philippe Jousse

D’un naturel à la fois timide et pudique, touchant et attachant, Philippe Jousse préfère parler de ses objets et de ses artistes plutôt que se mettre en avant. Son hyperactivité doublée d’une vraie passion pour son métier est absorbée dans la direction de trois galeries auxquelles il voue tout son temps alternativement par demi-journée, 6 jours sur 7.
Son attirance pour les objets débute 30 ans plus tôt. Il est alors photographe de mode. En 1976, il achète une table chez Emmaüs qu’il identifiera comme un modèle référencé de Jean Prouvé. Dès lors, la passion le prend pour une jolie brochette de noms qu’il défend toujours aujourd’hui : Prouvé, Perriand, Matégot, Mouille, Le Corbusier, Royère, Noll, Jouve. Il tient à l’époque un stand aux puces de Vanves qu’il qualifie de « longue et jolie galère » avant de démarrer vraiment à Saint-Ouen au début des années 1980.
Lorsqu’il monte enfin sa première galerie parisienne en 1989, il y distille déjà un peu d’art contemporain. À partir de 1993, il revendique les deux activités. Une double casquette pas toujours facile à porter en France où l’étiquette « mobilier 1950 » lui colle à la peau. En 1999, toujours secondé par sa femme Patricia et son fils Matthias, il rebaptise son activité Jousse Entreprise. « Ça veut dire entreprendre, faire des salons, des expositions partout dans le monde, produire des projets et des artistes, éditer des livres… »