Dans la généalogie poids lourd du sculpteur Philippe Anthonioz, il y a bien sûr le grand-oncle, Charles, la mère, Geneviève de Gaulle, figure lumineuse de la Résistance et de l’engagement social, le père Bernard, activiste du Ministère de la culture et de la décentralisation, le frère, Michel, impliqué dans la création d’Arte, mais il y a aussi et surtout le grand-père sculpteur, le frère peintre et une descendance déjà happée par l’architecture, l’art et la photographie.
Atavisme ? Haussement d’épaule et sourire, Philippe Anthonioz paraît intrigué par l’histoire familiale, mais n’en fait pas une affaire. Il se souvient des monstres sacrés fréquentés pendant l’enfance, Chagall en tête, se sait en dette avec Laurens, Giacometti ou Arp, mais admet qu’il lui est arrivé de vouloir prendre son envol au loin.
Adolescent, c’est par la céramique, « la terre », qu’il fait l’apprentissage de la forme, empruntant ses modèles de contenants à Morandi. Mais à 20 ans, c’est en charpentier qu’il prend la route, et en menuisier qu’il s’installe. « J’ai eu très vite peur que la sculpture ne devienne qu’un violon d’Ingres », précise-t-il. Anthonioz raccroche alors et retourne à la terre et au plâtre. Sculptures et atelier d’un côté, meubles et commandes de l’autre ; il fixe désormais un fragile équilibre entre recherches sculpturales et productions à valeur d’usage. Sur le feu : bas-reliefs et rampes d’escaliers. À La Piscine à Roubaix, il a glissé dans l’exposition une palme en bois, gravée il y a quarante ans. « Plastiquement proche de ce [qu’il fait] aujourd’hui. » Et d’ajouter : « C’est mon père qui me l’avait commandée quand j’avais 15 ans. »
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Philippe Anthonioz : le juste équilibre
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Naissance à Paris.
1983-1984
Il assiste Diego Giacometti pour la réalisation du mobilier de l’hôtel Salé - Musée Picasso.
1996
Crée le mobilier liturgique de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port(Meurthe-et-Moselle).
2012
Parution d’un ouvrage monographique aux éditions Gourcuff Gradenigo (108 p., 24 e) à l’occasion de son exposition à La Piscine de Roubaix (jusqu’au 8 janvier).
Présent à la Brafa (Belgique) sur
le stand de la Galerie Dutko.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°642 du 1 janvier 2012, avec le titre suivant : Philippe Anthonioz : le juste équilibre