Alors qu’un audit sur la gestion du lieu devrait être rendu d’ici à la fin juin, la Ville de Paris vient de nommer José Manuel Gonçalvès à la tête du 104. L’actuel directeur de la Ferme du Buisson, à Noisiel (Seine-et-Marne), dévoile les orientations qu’il souhaite donner à ce grand établissement culturel parisien, en crise depuis la fin de l’année 2009.
PARIS - En crise depuis la fin 2009 (soit un an seulement après son ouverture) sur fond de tensions budgétaires et controverses autour de la programmation, le 104 doit prendre un nouveau départ avec l’arrivée de José Manuel Gonçalvès. L’actuel directeur de la Ferme du Buisson, à Noisiel (Seine-et-Marne), la scène nationale de Marne-la-Vallée, a été nommé le 9 juin par la Ville de Paris pour prendre les rênes de ce vaste espace culturel de 39 000 m2 installé dans les anciennes Pompes funèbres du 104, rue d’Aubervilliers, dans le 19e arrondissement de la capitale.
Fort de son bilan à la Ferme du Buisson et de ses réseaux à l’international, José Manuel Gonçalvès l’a emporté face à Jean-François Chougnet, ancien directeur du parc de la Villette ; Laurent Dréano, directeur des affaires culturelles de la Ville de Lille, et Bianca Li, danseuse et chorégraphe. « José Manuel Gonçalvès a montré qu’il était capable de faire se rencontrer le théâtre, les arts plastiques, la musique, la littérature et les arts de la rue », explique Christophe Girard. « Il avait élaboré des projets avec les directeurs des théâtres de la Ville, du Châtelet et du Rond-Point en leur demandant leur accord de principe s’il était choisi. Lors de sa prise de fonctions en septembre, il arrivera avec une capacité de vie et d’action immédiate, c’est ce qu’il faut à cette institution qui se cherche. » C’est en ces termes que l’adjoint (PS) à la culture du Maire de Paris explique comment celui-ci a séduit le conseil d’administration lors de son audition où il a présenté son projet de programmation pour le 104.
Place publique
José Manuel Gonçalves souhaite faire de ce lieu dédié aux artistes « une plateforme d’accueil des autres maisons, théâtres, centres d’art… ». « L’artiste sera accueilli à travers des coproductions qui donneront lieu à différents événements comme des festivals. Il s’agira aussi de suivre le travail de l’artiste au-delà du 104, de le présenter et de le représenter avec de la post-diffusion. »
Sur le plan international, outre les résidences d’artistes étrangers, le nouveau directeur travaillera en étroite relation avec le Mexique, le Chili et l’Argentine autour du bicentenaire de leur indépendance. Il insiste également sur l’animation du lieu, souhaitant mener une réflexion autour de la présentation et du contexte particulier qu’offre le 104 aux créateurs. Dans le domaine des arts plastiques, il invitera ainsi les artistes à s’interroger sur les notions d’espace, de cinétique ou de « place publique ». Autre élément capital qui a joué en faveur de José Manuel Gonçalvès : « La manière dont il a redressé les comptes de la Ferme du Buisson nous a rassurés sur un plan budgétaire », note Christophe Girard.
Établissement public de coopération culturelle doté d’un budget global de 11 millions d’euros annuels (dont 8 millions de la Ville), le 104 avait été épinglé par son ancien directeur financier pour sa mauvaise gestion (lire le JdA no 324, 30 avril 2010, p. 36). La municipalité avait alors commandé un audit à l’Inspection générale de la Ville de Paris. Le rapport n’est pas tout à fait achevé, mais « les premiers éléments sont en train de montrer que l’emprunt contracté pour le 104 n’était pas nécessaire et qu’il n’y a pas réellement de déficit », nous a déclaré Christophe Girard.
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Nouvelle donne au 104
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°328 du 25 juin 2010, avec le titre suivant : Nouvelle donne au 104