Plusieurs personnalités du monde de l’art se sont éteintes durant l’été.
Les arts et le patrimoine déplorent la disparition récente de nombreuses figures qui ont marqué leur domaine. C’est ainsi que l’éditeur, notamment de beaux livres d’art, Alain Gründ est décédé le 14 juillet à l’âge de 83 ans quelques jours après le décès de la milliardaire et collectionneuse brésilienne Lily Safra (à l’âge de 87 ans, le 9 juillet). Plus récemment, le 25 août, l’ancien directeur du Jeu de paume, Régis Durand a tiré sa révérence.
Collectionneuse et galeriste infatigable, véritable pilier de la foire Art Basel, qu’elle n’a manqué que deux fois depuis sa création en 1970, Alice Pauli a présenté dans sa galerie, en Suisse, de grands noms de la scène artistique internationale. Pourtant, rien ne la prédestinait à l’art. Née à Moutier en 1929, elle entame une carrière dans l’horlogerie. Elle y travaille quelques années, puis rencontre l’artiste Pierre Pauli dans les années 1950. Et en 1962, elle ouvre sa galerie à Lausanne. Son œil en fait une dénicheuse de talents. Elle aura contribué au rayonnement de nombreux artistes internationaux tels que le sculpteur Giuseppe Penone et le peintre Pierre Soulages. Elle est décédée le 15 juillet.
Il fut l’un des géants du pop art. Né à Stockholm en 1929, d’une mère chanteuse et d’un père diplomate, Claes Oldenburg se forme aux États-Unis, à l’université de Yale et à l’École d’art de Chicago. Après ses performances new-yorkaises et sa production d’une série d’objets du quotidien en carton, papier maché et plastique mou, l’artiste développe avec son épouse Coosje van Bruggen un art monumental et parfois engagé, à l’instar du Rouge à lèvres monté sur un char (1974), qui manifeste son opposition à la guerre du Viêtnam. Il est décédé le 18 juillet.
Né à Megrine (près de Tunis) en 1944, l’artiste et écrivain Jean-Luc Parant s’est éteint à Caen à l’âge de 78 ans, le 25 juillet. Après avoir grandi en Tunisie, il se forme à l’École Boulle, à Paris. Il est à peine âgé de 20 ans, mais il sait déjà ce qu’il veut : écrire des textes sur les yeux et sculpter des boules en cire ou en terre. En 1963, il présente sa première exposition permanente à l’hôtel Colbert de Torcy à Paris avec 83 reliefs d’yeux. Depuis ses ateliers parisiens, auvergnats puis normands, Jean-Luc Parant n’aura eu de cesse de travailler sur tout ce qui est sphérique. Son œuvre est présent dans les collections publiques françaises, notamment à l’Institut du monde arabe et au Centre Pompidou, à Paris.
Connue pour avoir utilisé sa fille Eva comme modèle, pour des clichés photographiques parfois sulfureux, Irina Ionesco est morte à l’âge de 91 ans, le 25 juillet. Née à Paris en 1930, d’un père violoniste et d’une mère trapéziste, elle grandit dans le monde du cirque en Roumanie, chez ses grands-parents, avant de revenir s’installer en France. Elle se découvre une passion pour la photographie dans les années 1960 et met très vite son talent au service de la mode et de magazines érotiques. Elle accède à la notoriété dans les années 1970 avec des photographies de sa fille Eva dans des postures érotiques – photographies pour lesquelles elle a été condamnée à lui verser 10 000 euros de dommages et intérêts pour atteinte au droit de l’image et à la vie privée.
Il avait un coup de crayon toujours très sûr, capable de rendre avec justesse et légèreté une attitude, un geste, une expression. Né à Pessac en 1932, Jean-Jacques Sempé passe une enfance plutôt difficile avant de se faire représentant en dentifrice et courtier en vin. En parallèle, il dessine, pour lui et pour le journal Sud-Ouest Dimanche. Puis il s’installe à Paris et y fait la rencontre de René Goscinny. Tous deux travaillent pour l’hebdomadaire belge Le Moustique. Ils sympathisent et donnent naissance au Petit Nicolas. C’est un succès qui ouvre à Sempé les portes de Paris Match, L’Express, Le Figaro et The New Yorker pour y publier ses dessins. En 2011, l’hôtel de ville de Paris lui consacre une rétrospective. Il est décédé le 11 août.
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In memoriam
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°594 du 9 septembre 2022, avec le titre suivant : In memoriam