La 4e édition de la Biennale des Imaginaires numériques se tient à partir du 7 novembre à Marseille, Aix-en-Provence, Arles, Avignon et Istres. Elle explore la thématique du plaisir.
Elle est produite par Chroniques (réunissant deux associations, l’une aixoise, l’autre marseillaise), qui œuvre depuis plus de vingt-cinq ans sur les arts numériques. Nous avons été parmi les premiers à travailler sur les relations entre l’art, les technologies, les sciences. Nous avons organisé des festivals depuis les années 2000. On parlait alors d’art multimédia, avec des créations sur CD-ROM ! La désignation de Marseille comme capitale européenne de la culture en 2013 a été un élément déclencheur puisqu’on nous a demandé de produire la manifestation « Chronique des mondes possibles » et nous avons souhaité pérenniser cette dynamique dans une biennale, tout en poursuivant ce que nous faisons tout au long de l’année : soutien à la création, transmission, expositions monographiques.
C’est la question la plus difficile ! Nous avons souhaité utiliser le mot « imaginaires » plutôt qu’« arts », car nous ne voulons pas nous concentrer sur le médium. Avec les artistes, nous voulons questionner le monde dans lequel nous vivons, qui est touché et transformé par les nouvelles technologies. Nous sommes aujourd’hui dans une ère post-numérique. Nous avons digéré la technologie, reste à savoir comment vivre avec, comment inventer des alternatives à ce qui nous est proposé. Le philosophe Bernard Stiegler parlait de « pharmakon » à propos des technologies : un remède et un poison.
C’est un axe très fort. Michel Foucault a bien expliqué l’ambivalence du plaisir : une échappée et en même temps un moyen de conditionnement et de contrôle, aujourd’hui amplifié par la technologie. Les artistes sont les témoins de cette tension, et questionnent, par exemple, l’enfermement dans les réseaux sociaux, la recherche du plaisir immédiat, la consommation des plaisirs. C’est un regard critique sur le plaisir contemporain, qui se déploie dans trois dimensions : la création, le territoire (local et international) et le sociétal.
La spécificité du secteur numérique est que nous sommes face à des artistes hybrides, qui peuvent avoir plusieurs casquettes : plasticiens, compositeurs, développeurs, scientifiques, metteurs en scène, chorégraphes, créateurs sonores, réalisateurs… Les arts numériques sont par essence transversaux. Cette année, dans le cadre de la saison de la Lituanie en France, nous invitons également des artistes lituaniens, qui apportent une autre culture numérique.
La Biennale connaît un grand succès et attire un nouveau public sur les lieux de la manifestation. Nous prévoyons pour le moment d’autres éditions : en 2026 et en 2028, en nous tournant vers des scènes peu représentées, comme le Maghreb. Et nous aimerions aussi disposer d’un lieu en propre, pour développer les résidences d’artistes. Nous y travaillons !
98 000
C’est la fréquentation de la Biennale en 2022. L’édition 2024 se tient du 7 novembre 2024 au 19 janvier 2025, dans 40 lieux répartis à Marseille, Aix-en-Provence, Arles, Avignon et Istres. www.chroniques-biennale.org
structure bicéphaleLa structure Chroniques (associations Seconde nature et Zinc), qui organise la Biennale, est l’un des cinq pôles référents numériques labélisés par le ministère de la Culture en régions.
« Faire un point sur les réflexions en cours de créateurs s’emparant des nouvelles technologies pour regarder le monde contemporain, s’interroger sur les effets de leur généralisation dans notre société et imaginer des futurs possibles » Aude de Bourbon Parme, Transfuge, 12/2022
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Mathieu Vabre : « Les arts numériques sont par essence transversaux »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°780 du 1 novembre 2024, avec le titre suivant : Mathieu Vabre :  Les arts numériques sont par essence transversaux