Pourquoi avez-vous préféré cette année la FIAC à Art Cologne, qui fête ses 40 ans ?
Notre attachement à la FIAC est très ancien. Nous y avons exposé presque depuis le début en y organisant des expositions de qualité musée, comme celles sur Schwitters ou Rodtchenko. Pendant cinq ans, j’ai moi-même fais partie du Cofiac [Comité d’organisation de la FIAC]. C’était au moment où la FIAC vivait une période transitoire difficile, où elle devait reconstruire chaque année son identité, qui a été longtemps liée au Grand Palais. Pour nous, le retour au Grand Palais est très symbolique. Pour être honnête, Art Cologne vit une période difficile, comme la ville elle-même depuis le décès de Peter Ludwig et le départ des jeunes galeries à Berlin. Elle a perdu son énergie, même si l’actuel directeur de la foire est très engagé (lire p. 26). Ce n’est plus un must d’y être.
Le Grand Palais a attiré beaucoup de galeries étrangères. Pourquoi ce site, dont le confort est rudimentaire, serait-il plus adapté que la porte de Versailles ?
Le plus gros problème du site de la porte de Versailles, c’est d’être excentré. Les gens venaient juste pour le vernissage. L’avantage du Grand Palais est d’être central. Les gens qui veulent acheter ont besoin de pouvoir revenir souvent. Même si la climatisation n’est pas parfaite et s’il pleut parfois dedans, le site reste magique.
On reproche souvent aux galeries étrangères de ne pas toujours apporter à Paris des pièces importantes, par crainte de ne pouvoir les vendre…
Paris présente l’avantage d’être séduisante aux yeux aussi bien des Américains que des Européens. Si on arrive à faire de la ville une place pour une clientèle internationale, en se focalisant sur les grandes galeries européennes, il faudra alors montrer des pièces importantes pour attirer les collectionneurs américains. Nous allons, pour notre part, apporter un grand monochrome et une Peinture de feu d’Yves Klein, ainsi qu’une sculpture ancienne de Louise Nevelson.
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Mathias Rastorfer, directeur de la Galerie Gmurzynska (Zurich)
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°245 du 20 octobre 2006, avec le titre suivant : Mathias Rastorfer, directeur de la Galerie Gmurzynska (Zurich)