Louis Cane, artiste

C’est que Louis Cane est de ceux qui s’indignent, précisent et rompent si nécessaire. Pourvu qu’ils maintiennent leur ligne.
   
    Au milieu des années 1960, fraîchement sorti des Arts déco à Nice, le jeune artiste se lie d’abord à Ben et au groupe Supports/Surfaces en gestation, aux côtés de Dolla, Pincemin, Dezeuze et Viallat avec qui il entretient déjà de houleuses discussions. Au programme du jeune Cane, cachets tampons en all-over, et papiers peints collés sur kraft. Bientôt la toile quitte le châssis, reprend le mur en s’y agrafant, réfléchit au rapport couleur/surface. Quant au groupe, il connaît d’incessantes mêlées théoriques et politiques auxquelles Cane participe sans répit. Nouvelle disjonction.
   
    À la fin des années 1970, sans jamais cesser de questionner les supports, il renoue avec l’histoire même de la figuration – Monet, Vélasquez, Matisse, Picasso… – tout en se lançant dans une pratique franchement expressive et narrative de la sculpture. Une sculpture qu’il veut « simple, légère, ludique ». Et Sollers de poursuivre : « Je l’aime bien, moi, ce Louis Cane artiste peintre français. Il me plaît avec sa façon d’aller droit au taureau, par les cornes. »