Galeriste Rue du Bac, Émilie Ovaere-Corthay ne perd pas le nord. Entrée dans l’art par la porte des musées après une maîtrise sur Rothko, d’abord à Tourcoing puis au Cateau-Cambrésis, elle dirige aujourd’hui la galerie fondée en 1954 par Jean Fournier.
Comment la jeune femme est-elle parvenue à forcer les portes du marché de l’art ? Par son élégance, sa joie de vivre, sa passion, son culot aussi : « Au bout de dix minutes d’entretien, j’ai lancé à Jean-Marie Bonnet, le président de la galerie : je veux ce poste ! » Et elle l’a obtenu. Il est probable, en effet, qu’elle n’en voulait pas un autre tant il y a, chez Jean Fournier et les artistes que la galerie défend – Hantaï, Riopelle, Sam Francis, Buraglio, Rouan… – « une forme d’élégance qui peut paraître hors du temps », entendre : hors de l’art contemporain et ses modes fragiles. C’est la force de la galerie de la rue du Bac ; son challenge aussi, elle qui n’est plus admise à participer à la Fiac – même quand elle propose un accrochage de Simon Hantaï en 2014 ! Mais la jeune femme est combative : « Je crois que Jean Fournier était un homme d’action, et cela me plaît. » Ainsi la galerie ne renonce-t-elle pas, en participant aux foires de Genève et de Bruxelles, et en continuant à faire entrer de nouveaux artistes, comme Bernard Moninot. « Nous allons devenir à la mode, j’en suis persuadée ! », lance l’intrépide. Au printemps 2016, Émilie Ovaere-Corthay programme une exposition de ses artistes autour des dessins de Matisse. Un retour aux sources ? « Avec mon mari, Matisse est la rencontre de ma vie. »
1975
Naissance à Roubaix
1999
Maîtrise d’histoire de l’art à Lille 3
2000-2004
Assistante à la conservation, Musée des beaux-arts de Tourcoing
2004-2010
Conservateur adjoint du Musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis, en charge de l’art contemporain
2010-2013
Commissaire de « L’art dans les chapelles » et de « Matisse, a Drawing Life » à Brisbane en Australie. Coordonne l’opération « Dessiner-Tracer » pour l’Association des conservateurs du Nord-Pas-de-Calais
Depuis 2013
Directrice de la Galerie Jean-Fournier
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L’intrépide Émilie Ovaere-Corthay
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°685 du 1 décembre 2015, avec le titre suivant : L’intrépide - E. Ovaere-Corthay