PARIS - Le 24 janvier, dans les nouveaux locaux conçus par Philippe Chiambaretta, Xavier Darcos et Sylviane Tarsot-Gillery – respectivement président exécutif et directrice générale déléguée de l’Institut français – se sont adonnés à l’exercice nécessaire de la conférence de presse annuelle.
Deux ans après sa création, l’Institut français achève une période de mue complexe, au cours de laquelle l’établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) a monté sa structure administrative sur les bases associatives de feu CulturesFrance (lire le JdA n° 335, 10 novembre 2010). Malgré la satisfaction d’avoir abattu un travail de fond important (formation de 1 300 agents en 2012, passage à la comptabilité publique, développement d’outils numériques pour le public, signature d’une trentaine de conventions et accords avec des organismes culturels…), 2013 s’annonce tout aussi ardue.
Obstacles financiers
À l’instar de l’ensemble des opérateurs publics et des différents ministères, l’Institut doit faire face à une importante baisse de moyens (-11,4 % pour le quartier général parisien). En quête de solutions pour étoffer son budget global 2013 (60,2 millions) financé par le ministère des Affaires étrangères, l’établissement réfléchit à de nouveaux modèles économiques. Les espoirs sont placés sur le mécénat – 2,5 millions d’euros pour financer notamment les saisons culturelles, le pavillon français à la Biennale de Venise et la réouverture de Villa Kujoyama au Japon. Le ministère de la Culture ne pourvoit qu’une aide ponctuelle selon les projets – 1,74 million pour 2013. Aussi l’opportunité de monnayer l’expertise de l’Institut français en matière d’ingénierie culturelle est-elle à l’étude. Malgré ce handicap financier, les projets d’ampleur ne manquent pas pour les mois à venir : la Saison de l’Afrique du Sud en France, l’Année Vietnam-France, une année « Paris-Toronto » à la demande du poste diplomatique canadien, une opération croisée sur l’art international entre New York, Londres et Paris en 2014. En revanche, compte tenu de la situation de conflit au Mali, les Rencontres de Bamako ont été annulées, et les équipes planchent actuellement sur la tenue de la biennale en 2014.
Sur le plan structurel, ce 31 décembre marquera la fin de deux années d’expérimentation pour douze instituts français « modèles » répartis à travers le monde et rattachés, tant sur le plan juridique que budgétaire, au vaisseau-mère parisien – Cambodge, Chili, Danemark, Abou Dhabi, Géorgie, Ghana, Inde, Koweït, Royaume-Uni, Sénégal, Serbie et Singapour. Plus d’un tiers du budget global de l’Institut français (soit 20,7 millions d’euros) est consacré à ces anciens services culturels des ambassades et autres instituts et centre culturels désormais rassemblés sous la même bannière de l’Institut français. Un premier rapport d’étape sur cette opération de centralisation sera transmis au ministre de tutelle en mars et un second en octobre. Dès le 1er janvier 2014, le Parlement devra se prononcer sur la généralisation du système, soit le rattachement définitif des 98 instituts français (un par pays). Pour Xavier Darcos, l’enjeu est clair : « revenir en arrière serait un échec ».
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L’Institut lancé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°384 du 1 février 2013, avec le titre suivant : L’Institut lancé