L’enthousiasme - Zoë Gray

COMMISSAIRE - Après son master au Goldsmiths College à Londres, puis une escale de deux ans à Bordeaux, la jeune commissaire d’exposition britannique accoste à Rotterdam en 2006, où elle exerce pendant six ans au centre d’art Witte de White. C’est ici qu’elle tisse peu à peu la trame de sa réflexion, « de façon organique, au fil des rencontres et des découvertes », dit-elle. Son premier projet personnel, « Making is Thinking », qu’elle présente en 2011, la plonge dans la question du travail artistique et du processus créatif, celui qui allie la main et l’esprit, le faire et le penser. « Depuis quelques années, les artistes redécouvrent l’artisanat et intègrent dans leur pratique les processus longs, les techniques complexes et difficiles à maîtriser qu’ils associent à une connaissance de l’art conceptuel, à l’instar de Dewar & Gicquel. » Elle présente le duo cet automne aux Ateliers de Rennes, biennale d’art contemporain, dont la thématique générale consacrée aux liens entre art, économie et entreprise vient à point nommé. Mais Zoë Gray est joueuse. À contrepied des précédentes éditions, elle a réuni une trentaine d’artistes autour de la paresse et du non-travail dans un projet au titre jouissif un brin provocateur : « Playtime ». « Mon rôle de commissaire est avant tout de faire partager mon enthousiasme pour des œuvres et leurs auteurs que je découvre. Préparer une biennale en un an a laissé peu de place à l’oisiveté mais le plaisir est tel que je me demande parfois si je travaille ou si je joue. »