AIX-EN-PROVENCE
AIX-EN-PROVENCE (PACA) [16.12.16] - L’électricien ayant travaillé chez les Picasso a été condamné par la cour d’appel d’Aix pour avoir caché pendant plus de quarante ans 271 oeuvres dérobées à l’artiste.
Pierre Le Guennec, 78 ans, qui a travaillé comme électricien chez les Picasso dans les années 1970, a été condamné vendredi 16 décembre en appel à deux ans de prison avec sursis pour avoir dissimulé pendant plus de quarante ans 271 oeuvres volées à l’artiste. Son épouse Danielle, 73 ans, a écopé de la même peine. Suivant le réquisitoire, la cour d’Aix-en-Provence a donc entièrement confirmé la peine prononcée en première instance. Les oeuvres, estimées de 70 à 80 millions d’euros, seront rendues à la famille de l’artiste.
La justice clôt une histoire rocambolesque ouverte en 2010, quand le couple de retraités a apporté une valise à la Picasso Administration contenant ces gouaches, dessins et objets sculptés. Il s’agissait de la plus importante découverte d’oeuvres de l’artiste depuis sa mort en 1973. Les oeuvres couvraient la période historique des trois premières décennies du XXe siècle, de l’arrivée du jeune Catalan à Paris aux premières rétrospectives consacrées à son oeuvre. Outre des portraits de proches comme Olga, Apollinaire et Max Jacob, elle contenait de précieux collages cubistes dont la plupart ont disparu.
Au nom de la succession, Claude Picasso portait immédiatement plainte et demandait la saisie des oeuvres.
Les époux Le Guennec ont d’abord raconté que les oeuvres leur avaient été données par l’artiste, puis par son épouse en sa présence. Leur récit émaillé de contradictions est apparu invraisemblable lors de l’audience au tribunal correctionnel de Grasse. Ils ont semblé encore moins crédibles devant la cour d’appel le 31 octobre. « J’ai menti », a avoué Pierre Le Guennec avant de prétendre que Jacqueline Picasso lui aurait confié une quinzaine de sacs poubelle pleins d’oeuvres pour les dissimuler lors de l’inventaire après décès de son époux et les distraire de la succession. Tout au long de la procédure le couple a ainsi multiplié les insinuations sordides envers les différents membres de la famille, suscitant de vives réactions de leurs avocats.
L’enquête avait en outre révélé que le couple avait partie liée avec Maurice Bresnu, le chauffeur de Picasso qui lui a dérobé plusieurs centaines d’oeuvres dont il a écoulé une grande partie sur le marché. Néanmoins, les circonstances du vol du carton des Le Guennec restent aujourd’hui mystérieuses.
Le couple Le Guennec s’est pourvu en cassation depuis la publication de cet article.
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L’électricien de Picasso condamné en appel
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Abonnez-vous dès 1 €Pierre Le Guennec, l'électricien de Picasso, et sa femme pendant leur procès, le 31 octobre 2016 © Photo BORIS HORVAT / AFP