L’ex-UMP met sur la place publique de nombreuses et souvent imprécises propositions pour soutenir et relancer la culture.
Paris. Alors qu’on attendait plutôt la gauche sur ce qui est son terrain habituel, c’est la droite, en l’occurrence Les Républicains, qui a présenté son plan de relance pour la culture en premier. Après un réquisitoire attendu – « un pays en panne culturelle »–, mais qui ne manque pas de sel si l’on se souvient que l’actuel ministre de la Culture est un ancien de l’UMP, la députée et présidente du conseil national des LR, Annie Genevard, formule plusieurs propositions.
La philosophie générale du plan est en phase avec les attentes des électeurs LR et les propositions sont pragmatiques à l’instar du levier fiscal très sollicité pour le patrimoine. Annie Genevard propose de suspendre « jusqu’à fin 2020 » l’impôt sur la fortune immobilière (ex-ISF) pour les propriétaires des monuments historiques ouverts au public et d’uniformiser à un taux de 30 % la réduction d’impôts du dispositif Malraux pour tous les quartiers réhabilités. Rappelant que la droite et le maire de Versailles, François de Mazières, sont à l’origine du Loto du patrimoine, elle demande aussi l’exonération des prélèvements obligatoires sur les recettes de ce tirage spécial.
L’ancien maire de Morteau (Doubs) n’oublie pas les petites communes et propose d’augmenter – sans donner de chiffres – la contribution de l’État au fonds incitatif et partenarial pour les monuments historiques situés dans les communes à faibles ressources. Ce fonds créé en 2018 et doté d’environ 15 millions d’euros est, comme son nom l’indique, une aide aux villes qui souhaitent restaurer un monument historique.
Les arts visuels, en particulier les galeries, font l’objet d’un chapitre à part très étoffé – ce qui est inhabituel dans les plans de ce type. Une proposition ne peut que satisfaire les marchands qui ont un chiffre d’affaires de moins d’un million d’euros, puisqu’il est proposé d’annuler tout simplement leurs charges fiscales et sociales « jusqu’à fin 2020 ». Une autre – si l’on a bien compris les explications – consiste à payer le droit de suite en le soustrayant de la taxation des plus-values du vendeur et à actionner le levier fiscal – sans préciser les détails – pour inciter le privé à commander des œuvres aux artistes.
D’autres propositions sont un peu éloignées des pratiques de la profession ou quittent carrément le domaine législatif ou réglementaire. Qu’il s’agisse d’« instaurer une aide financière au regroupement de galeries », de « créer un contrat de trois ans entre artistes et galeries »– rien n’empêche de le faire –, de « créer un réseau européen de galeries dans les grandes métropoles européennes permettant de présenter les artistes français » ou de « créer au Grand Palais une grande foire des galeries françaises », le plan souligne les faiblesses structurelles du secteur sans vraiment apporter de mesures incitatives.
Il ressort de tout cela une volonté de bien faire, des approximations qui laissent perplexe – créer un droit de présentation… qui existe déjà –, et un flou dans les montants. Or, en matière de soutien économique, ce ne sont pas les intentions qui comptent mais les chiffres. « C’est un document d’appel, se justifie Annie Genevard, nous voulons forcer le gouvernement à aller sur ces terrains. »
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Le plan Culture parfois approximatif des Républicains
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°548 du 19 juin 2020, avec le titre suivant : Le plan Culture parfois approximatif des Républicains