En marge de son exposition-bilan \"Trésors pour tous\", la Fondation Roi Baudouin lance une grande opération de sensibilisation aux acquisitions dans les \"petits\" musées, généralement dépourvus de moyens.
En février, la Fondation Roi Baudouin exposera au Musées royaux d’Art et d’Histoire l’ensemble des acquisitions réalisées depuis dix ans dans le domaine du patrimoine culturel mobilier. Grâce aux dons récoltés pour le 60e anniversaire du roi Baudouin et au soutien de la Loterie nationale, la fondation a mené une politique d’achat d’œuvres d’art importantes qui ont enrichi une grande partie des musées belges. Qu’il s’agisse de pièces préhistoriques, de mobilier de Horta, de La Dame au pantin de Félicien Rops, du portrait de sa sœur Marguerite par Fernand Khnopff ou d’une importante collection de sculptures baroques, la fondation, avec un budget annuel d’une vingtaine de millions (environ 3,2 millions de francs français), a permis le maintien en Belgique d’un nombre appréciable de pièces maîtresses, aujourd’hui présentées au public dans les principaux musées du pays.
Souvent vécus comme des sauvetages, ces achats visent à combler des lacunes dans le patrimoine muséologique belge. Propriété de la Fondation Roi Baudouin, les œuvres sont mises en dépôt dans des musées publics. Ce partenariat s’est illustré par ailleurs dans une autre forme de sauvetage : la restauration d’œuvres en péril. Tapisseries, dessins anciens, documents d’archives ont pu être rendus au public après une remise en état qui aurait été impossible sans le support financier de la fondation.
La politique mise en place par la Fondation Roi Baudouin passe par les musées. Ces derniers sollicitent des acquisitions – qu’ils doivent justifier – ou des restaurations dont ils doivent motiver la nécessité. Conscients de ne pouvoir mener leur action que dans une collaboration permanente avec le monde muséologique belge, les responsables de la fondation ont voulu commémorer leurs dix ans d’activité en élargissant le thème.
En marge des œuvres acquises ou restaurées qui seront réunies à Bruxelles du 11 février au 10 mai, la Fondation Roi Baudouin a décidé de lancer une campagne de soutien aux acquisitions en direction des musées locaux ou thématiques qui, généralement, n’ont pas la possibilité d’accroître leurs collections par manque de moyens ou absence de volonté de leur pouvoir de tutelle. En investissant 16 millions (8 par communauté), avec un plafond d’un million par achat, la fondation entend donner l’impulsion à des acquisitions qui sortent du registre des œuvres majeures auquel elle s’était jusqu’ici attachée. Il s’agit aussi de dépasser le cadre d’une opération ponctuelle liée aux célébrations des dix ans d’acquisition. La campagne vise à sensibiliser à la fois le public et le pouvoir politique à la protection du patrimoine quel qu’il soit, en montrant que celui-ci favorise l’essor d’institutions locales qui, au quotidien, forgent une identité culturelle et accomplissent un travail pédagogique de base. En offrant à de petits musées les moyens d’un achat majeur, à leur niveau, la Fondation Roi Baudouin espère créer une dynamique que l’œuvre ou l’objet ainsi acquis symboliseront. Un défi intelligent qui méritera certainement un bilan détaillé.
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Le Père Noël sort de l’ombre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°52 du 16 janvier 1998, avec le titre suivant : Le Père Noël sort de l’ombre