La passion - Maïa Muller

En avril dernier, elle a jeté l’ancre dans le Marais et s’est établie au 19 de la rue Chapon. Non que Maïa Muller ne sache pas ce qu’elle veut. Au contraire. Sortie des rangs de Paris I, diplôme en poche sur Jean Hélion, elle travaille un temps à Beaubourg avec Didier Ottinger, ensuite à Sotheby’s à Londres avec Jean-François Roudillon sur l’art chinois, puis avec la galerie Bailly. Si elle y apprend mille ficelles du milieu, elle est surtout impatiente de travailler en direct avec les artistes de son époque. Elle ouvre alors sa galerie, décidée à privilégier coups de cœur et bouche-à-oreille, désireuse de mettre en valeur la figuration contemporaine, versant peinture, dessin et gravure. Un choix courageux quelque peu à contre-courant de l’époque, mais qu’importe, Maïa Muller n’a que faire des vents coulis à la mode. Fidèle à ses goûts et à son intuition, elle défend des artistes comme Hélène Muheim, Eudes Menichetti, Vincent Bizien ou Arnaud Rochard, des créateurs avec lesquels elle travaille depuis le début. Curieuse et passionnée, elle entame une nouvelle collaboration avec  la photographe et sculptrice Myriam Mihindou dont le travail l’avait interpellée au Musée du quai Branly et qu’elle a eu par la suite l’occasion de rencontrer. Côté marché, Maïa Muller n’a connu que la crise ; elle est sereine, ne travaillant pas  dans la spéculation.