Jean-Luc Vilmouth, rendez-vous au Café Reflets

À l’inventaire d’une culture artistique du café, qui compte parmi d’autres les noms devenus célèbres de Guerbois, de La Nouvelle Athènes, de La Coupole ou du Flore, Jean-Luc Vilmouth vient d’ajouter un nouveau, le Café Reflets. Sis au 46 de la rue Montorgueil, dans le quartier des Halles, Paris IIe, celui-ci n’est pas un café comme les autres. C’est une œuvre à part entière qui a été commanditée à l’artiste par une association socioculturelle au nom gourmand de Cerise – entendez « Carrefour Échange Rencontres Insertion Saint-Eustache ». C’est dire si sa clientèle est faite d’une population singulière et si le Café Reflets s’offre d’abord comme un espace d’accueil et de convivialité ouvert sur l’extérieur. Fondée par la paroisse Saint-Eustache à l’initiative du dynamique père Bénéteau, Cerise n’en est pas à sa première manifestation. Voilà près de vingt ans qu’elle mène ce genre d’action de sensibilisation, généreuse et altruiste, au travers du filtre de l’art contemporain. Avec le Café Reflets, Jean-Luc Vilmouth signe là une nouvelle œuvre comme il en décline la forme depuis une dizaine d’années, à savoir des lieux de rencontres et d’échanges qui présentent l’allure d’un bar ou d’un café et qui prennent en compte l’existant environnemental. Pour Cerise, Vilmouth est allé chez les habitants du quartier, a pris tout un lot de photos des toits, des fenêtres, des rues et des immeubles avoisinants, les transformant en diapositives géantes pour composer un surprenant plafond lumineux dont les reflets s’abîment dans tout un mobilier de tables aux plateaux miroitants. L’espace s’y abîme tout en baignant dans une atmosphère éminemment radieuse.