Vous êtes en campagne en Lorraine dans le cadre des élections régionales. Comment comptez-vous mener une politique culturelle en Lorraine alors que vos orientations au sein du ministère de la Culture sont fortement critiquées ? Quels sont les grands axes de votre programme ?
La culture s’est en effet invitée dans le débat politique et je m’en réjouis. Mais il faut bien faire la part des choses entre ce qui relève d’une authentique préoccupation à l’égard de l’avenir de la culture, de la place des artistes dans la société française, de l’engagement de la collectivité publique en faveur de la création, et ce qui relève de l’agitation politicienne à la veille d’une échéance électorale. Je suis à l’écoute de la première avec la plus grande attention. Je rejette la seconde qui renoue avec l’amalgame, l’arrogance et l’irresponsabilité qui n’honorent pas le débat politique. Je m’aperçois d’ailleurs que les Lorrains, comme une très large majorité de Français, ne sont pas dupes de ce type de procédés qui suscitent, au mieux l’indifférence, au pire un déplacement vers les extrêmes. Ce qu’ils attendent de leurs candidats d’aujourd’hui et de leurs conseillers régionaux de demain, c’est la réponse à leurs problèmes, à leurs préoccupations, à leurs questions, à leurs attentes, dans les domaines de l’emploi, de l’aménagement du territoire, de l’environnement, de l’éducation, et bien sûr de la culture. C’est cette volonté d’apporter des réponses concrètes au plus près des Lorrains qui anime ma candidature et ma campagne.
Vous avez choisi la Lorraine par sensibilité atavique. Vous avez aussi décidé d’en faire une région pilote pour la décentralisation. D’autres régions plus actives n’auraient-elles pas été plus adéquates pour servir de terre d’expérimentation à la décentralisation culturelle ?
Vous avez raison de le dire, j’aime profondément la Lorraine. J’y suis né, j’y ai vécu des années déterminantes de ma vie. C’est bien la raison pour laquelle j’ai choisi d’y établir tout naturellement mon engagement politique. Ce n’est toutefois pas la seule raison qui m’a amené à en faire une région pilote de la décentralisation. Marquée par une tradition minière et sidérurgique, la Lorraine est aujourd’hui une région en pleine mutation. Les accidents de l’histoire l’ont obligée à mener une reconversion ambitieuse, en matière économique et sociale. Les Lorrains ont bien compris que cette reconversion ne serait un succès que si elle était tournée résolument vers l’avenir, vers les nouvelles technologies, mais aussi vers l’art, vers la création, vers la culture. Peu de régions ont en si peu de temps mené une politique culturelle aussi active, aussi ambitieuse et aussi diversifiée, impliquant le spectacle vivant, le patrimoine, l’art contemporain. La Lorraine est en pleine renaissance. La culture est bien l’un des moteurs essentiels de cette renaissance.
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Jean-Jacques Aillagon, un ministre en campagne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°189 du 19 mars 2004, avec le titre suivant : Jean-Jacques Aillagon, un ministre en campagne