Hervé Chandès, directeur de la Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris

Cartier a lancé l’an dernier sur Frieze un prix dont le lauréat est cette année Mario Garcia Torres. Pourquoi une telle récompense ?
Le prix était une excellente manière de matérialiser notre collaboration avec Frieze. On a voulu retrouver ce que la fondation a toujours fait, découvrir et passer des commandes. Le prix se concrétise par une bourse de 10 000 livres sterling et la possibilité de séjourner à Londres.

Pourquoi avoir choisi Londres plutôt que Paris ?
La fondation existe déjà fortement sur Paris et il est important pour nous d’être présents à l’étranger.

En juin dernier, vous avez participé à la foire de Bâle avec un projet de Pierrick Sorin. En décembre, vous serez aussi à Art Basel Miami Beach. Pourquoi cette présence sur des foires d’art contemporain alors même que votre programmation, avec notamment « Rock’n’Roll », s’éloigne de plus en plus de ce domaine ?
Depuis que la fondation existe, nous avons toujours fait des expositions thématiques. Ce n’est pas nouveau. Par ailleurs, les foires sont des lieux de rencontre avec des publics importants et des moments appropriés pour affirmer notre présence. Un énorme public découvre l’art contemporain peut-être davantage à travers les foires que les biennales ou les musées. Il n’est pas dit qu’un jour on n’organise pas une exposition au moment de la Biennale de Venise ou de celle de São Paulo, mais ce n’est pas le même déploiement de forces.

Comment votre présence à Bâle a-t-elle été perçue ?
Il y a ceux qui nous connaissent, et ceux qui nous découvrent. Même si nous pensions être connus, nous nous sommes aperçus qu’il y avait encore du travail.