Si tout collectionneur possède son propre carburant, lui roule au partage. Et ce qui chez d’autres s’arrête aux promesses, chez lui guide ses choix.
Jugez plutôt : financier, Guy de Durfort investit dans l’hôtellerie en 1994 après la faillite de son employeur. Il rachète un hôtel gare Saint-Lazare où, dans le salon d’accueil, il « lâche » un mouton Lalanne. Le succès, « visible à la patine du nez de l’animal » dit l’hôtelier, est immédiat. Avec l’acquisition d’un nouvel hôtel à la Bastille, son ambition grandit : là, l’entrepreneur remplace les cloisons par des cimaises d’exposition et, avec le concours de galeristes, organise trois expositions par an. Durfort n’est pas dupe : « Seuls 5 % de mes clients savaient ce qu’ils avaient sous les yeux », c’est-à-dire Degottex, Sieff, Knapp, Evsa Model, etc. Mais l’important n’était pas là : « Les œuvres occasionnaient un échange avec mes clients et, surtout, avec mon personnel. »
Autre hôtel, autre projet : en 2010, Durfort rouvre les portes du Burgundy à la Madeleine, un établissement classé cinq étoiles et un restaurant (Le Baudelaire) une étoile au Michelin. Contre la tendance actuelle, il se prive des services d’un designer à la mode pour investir dans une sculpture monumentale de Rougemont (une belle pièce) et dans des arbres d’Alexandre Hollan (une œuvre majeure). Dans les chambres, il accroche des estampes signées Cécile Reims, Agam, François Béalu… non pour la décoration, mais par amour de l’art et du partage. Une notion que lui a assurément inculquée son oncle sculpteur et académicien, défenseur d’une fonction sociale de l’art: Guy de Rougemont.
1960 Naissance à Paris.
1987 Après des études en littérature et en droit, il travaille dans une banque spécialisée dans le financement immobilier.
1992 Investit dans l’hôtellerie et gère des établissements milieu de gamme.
2007 Le groupe Guy de Durfort rachète le bâtiment du Burgundi et le transforme en hôtel de luxe.
2010 Ouverture du nouvel hôtel Burgundi et de son restaurant Le Baudelaire.
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Guy de Durfort - Philanthrope étoilé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°634 du 1 avril 2011, avec le titre suivant : Guy de Durfort - Philanthrope étoilé