Focus

L’histoire de la collection Aforge/Bachelot est un cas d’école

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 26 novembre 2013 - 492 mots

La constitution de la collection de photographies de la société Aforge Finance, devenue entre-temps Aforge Degroof Finance, ne fut pas préméditée. Il fallut une mission à la demande du groupe Hachette sur le devenir des fonds des agences Gamma, Keystone, Hoa-Qui et Rapho pour que Damien Bachelot, coprésident fondateur d’Aforge Finance, et ses associés se retrouvent un jour de novembre 2006 à la vente chez Artcurial des trésors de ces agences et acquièrent un grand nombre de tirages d’époque de Boubat, Ronis, Doisneau et Brassaï pour que l’entreprise et son dirigeant débutent une collection de vintages du courant français humaniste. Collection devenue au fur et à mesure de son enrichissement une référence que quelques grandes institutions, comme le Centre Pompidou, aimeraient bien un jour incorporer dans leurs propres collections.

Damien Bachelot le reconnaît : « aucun de nous, bien qu’amateurs d’art, n’était alors collectionneur de photographies, ni de quoi que ce soit. Pourtant ce jour-là, nous avons été les plus gros acheteurs ; il est vrai que les prix n’étaient pas ceux qu’ils sont aujourd’hui. » Sam Stourdzé, qui n’était pas encore le directeur du Musée de L’Élysée à Lausanne, deviendra leur conseiller tout en leur imposant une condition préalable : qu’ils ne revendent pas la collection de leur entreprise. « Sam a fait notre éducation ; je n’y connaissais rien », dit Damien Bachelot.

Les trois commandements de la collection Aforge
Les axes de développement de la collection d’Aforge Finance, c’est également Sam Stourzdé qui les leur a donnés avant de leur annoncer en 2010 qu’il ne pouvait plus assumer son rôle de conseiller après sa nomination au Musée de l’Élysée. Ils tiennent en trois points : n’acheter d’abord que des vintages ; étoffer ensuite leur noyau dur de photographes humanistes en acquérant des images de Doisneau, Brassaï, Boubat… que l’on n’attend pas de ces photographes, tout en élargissant la collection à d’autres grands auteurs de la photographie française. Lors de la grande vente Brassaï, l’entreprise arrivera là encore en tête des plus importants acquéreurs. Des vintages de Josef Koudelka, d’Henri Cartier-Bresson et Gilles Perez, mais aussi de Luc Delahaye et Stéphane Couturier rentreront par ailleurs. L’entreprise détiendra aussi rapidement la plus importante collection de clichés de Gilles Caron en dehors de la Fondation créée par la femme du célèbre reporter photographe. Quand le Musée de l’Élysée organisera une rétrospective de son œuvre, nombre de pièces de cette collection viendront la nourrir.

La collection personnelle de Damien Bachelot est pour sa part tournée davantage vers la photographie américaine. Après l’entrée de Degroof dans le capital d’Aforge Finance, Damien Bachelot a absorbé dans sa propre collection celle de l’entreprise dont les pièces continuent toutefois à être exposées dans les locaux parisiens de la société et à être enrichie. En février prochain, le Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône consacrera une exposition à l’histoire de ces deux collections désormais fondues en une et qui « n’est pas à vendre », comme le rappelait Damien Bachelot le 15 novembre dernier lors de la présentation de quelques-unes de ses pièces chez Phillips.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°402 du 29 novembre 2013, avec le titre suivant : Focus

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