Question posée à Alain Séchas, Daniel Templon, Claude Levêque, Bertrand Lavier et Arnaud Labelle-Rojoux.
Alain Séchas
(artiste, né en 1955)
« Mon premier dessin au lycée en 4e, du genre « la nouvelle société » couverte de têtes de CRS au feutre… ovationné en pleine assemblée générale par les grands… Quelle émotion ! »
Daniel Templon
(galeriste, né en 1945)
« J’avais vingt-trois ans et nous habitions avec Catherine Millet dans une chambre rue Bonaparte à Saint-Germain-des-Prés juste à côté de la galerie. Du balconnet, on pouvait voir le spectacle, le ballet des manifs. Après tout Mai 68 était une sorte de gigantesque happening !
Le 10 mai, nous étions rue Gay Lussac et Catherine a même été retenue par la police pendant deux heures. En fait, nous étions dehors tous les soirs du mois de mai, pas comme manifestants, mais plutôt comme spectateurs sympathisants. »
Claude Lévêque
(artiste, né en 1953)
« J’étais au collège à Nevers, je jouais encore aux cow-boys et aux indiens. Je me souviens surtout que mon père, agent technique à l’usine, était en grève et que le quotidien a été dur pour nous. »
Bertrand Lavier
(artiste, né en 1949)
« J’étais encore à l’École nationale supérieure d’horticulture à Versailles et on ne peut pas dire que j’ai précédé le mouvement ! Je l’ai suivi ; je suis même un peu passé aux ateliers populaires, mais au fond, ça n’était pas si romantique ! Sur le coup, je trouvais qu’il y avait une forme de panache dans tout ça, il se disait des choses qu’on n’entendait pas ailleurs mais on savait tous que ce serait un cycle court. »
Arnaud Labelle-Rojoux
(artiste, né en 1950)
« J’étais au lycée, en classe de première dans le XVIe arrondissement de Paris […]. Les “événements” ont été pour moi l’occasion de faire soudainement – et puérilement – trempette dans les théories révolutionnaires les plus diverses […].
Pour être franc, je m’intéressais plus alors à ce qui pouvait se passer dans la pop music en Angleterre ou dans le cinéma dont je m’intoxiquais à la Cinémathèque… »
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Et vous, que faisiez-vous en 68 ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°602 du 1 mai 2008, avec le titre suivant : Et vous, que faisiez-vous en 68 ?