BORDEAUX
Sécurité contre biodiversité : faut-il traverser, ou contourner, en Dordogne, l'un des plus beaux villages de France ?
La justice administrative s'est repenchée mardi sur le cas du contournement routier de Beynac, la rapporteure publique estimant que le projet ne répond pas à un « impératif d'intérêt public majeur ».
Lors de l'audience à la Cour administrative d'appel de Bordeaux la rapporteure publique, dont les conclusions sont le plus souvent suivies, a estimé qu'il y avait « lieu de confirmer la position » des juges du tribunal administratif qui, en avril dernier, avait annulé l'arrêté préfectoral de 2018 autorisant le contournement. Le tribunal avait alors enjoint au département de Dordogne de démolir les éléments déjà construits du chantier, entamé en 2018, (notamment deux piles de pont dans le lit de la Dordogne), et à l'arrêt depuis 11 mois.
Mardi, la rapporteure a estimé qu'une telle démolition « ne porterait pas atteinte excessive à l'intérêt général », et a recommandé une remise en l'état du site sous 3 à 18 mois.
L'audience constituait un énième acte dans une longue saga juridico-environnementale, un dossier de plus de 30 ans - les premiers projets ont été ébauchés dans les années 80 -, qui a cristallisé l'opposition des défenseur de l'environnement et du patrimoine, parmi lesquels Stéphane Bern, et des élus locaux.
Le projet de plus de 32 millions d'euros, soutenu par une majorité d'élus de Dordogne (418 maires sur 500, revendique le département) porte sur une déviation de 3,2 km pour éviter le village de Beynac-et-Cazenac, avec deux nouveaux ponts sur la Dordogne, dans une vallée touristique parsemée de châteaux, dont la forteresse classée de Beynac.
La Cour doit rendre son arrêt le 10 décembre.
Cet article a été publié par l'AFP le 26 novembre 2019.
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Dordogne : la justice réexamine le contournement hautement controversé de Beynac
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