À partir des 8 et 9 avril, plus de 120 musées français présenteront environ 1 500 \"MNR\" sur les 2 058 œuvres et objets d’art confiés à partir de 1949 par l’Office des biens privés à la garde de la Direction des Musées de France (DMF). Consignés dans des \"inventaires provisoires\", la plupart de ces œuvres, \"spoliées pour certaines, mais pour beaucoup négociées sur le marché de l’art parisien durant la Seconde Guerre mondiale\", n’ont pas été montrées au public depuis une précédente exposition à Compiègne, entre 1950 et 1954.
PARIS - Des 500 œuvres et d’objets d’art présentés au Musée du Louvre – sur les 680 confiés au musée – à la dizaine de pièces montrées au château de Versailles, les expositions des MNR programmées ce mois-ci par la DMF recouvrent une réalité inégale. À quelques rares exceptions près, la très grande majorité de ces MNR ne brillent pas par leur valeur esthétique, même si apparaissent ici ou là des signatures prestigieuses parmi un grand nombre d’anonymes, de copies, ou d’œuvres inventoriées comme "atelier de", "genre de" et autres "d’après"… Montée en hâte par la DMF pour répondre aux attaques l’accusant de n’avoir pas facilité l’accès à ces œuvres, l’"opération MNR" adoptera un visage fort différent d’un musée à l’autre. À Paris, le Musée d’Orsay a choisi de présenter ensemble les 120 peintures et dessins dont il a la garde. Le Louvre, en revanche, n’a eu d’autre solution que d’installer des cartels spéciaux en couleurs à côté des 130 œuvres exposées en permanence dans les salles du musée, tandis que les peintures sorties des réserves pour l’occasion et les dessins seront montrés séparément. Faute de place, 90 tapisseries seront remplacées par des photographies.
Du 9 au 21 avril, soit 12 jours seulement, 37 œuvres attribuées au Musée national d’art moderne seront visibles au sous-sol du Centre Pompidou. L’exposition du Musée national de la céramique à Sèvres est quant à elle déjà ouverte au public et rassemble 130 pièces. Dépositaire d’environ 350 tableaux, tapis et pièces de mobilier, dont une grande majorité de sièges, le Mobilier national n’exposera pas ses MNR, comme une poignée de musées et institutions à Paris qui en détiennent quelques-uns. En province, quelque 120 musées dépositaires de MNR installeront des cartels spécifiques afin de signaler leur existence aux visiteurs. Dans la mesure du possible, toutes ces œuvres seront accompagnées de leur historique afin de faciliter leur reconnaissance par d’éventuels ayants droit. Mais ces derniers devront faire preuve de diligence : les expositions au Louvre, à Orsay, à Sèvres et à Versailles fermeront leur portes les 4 et 5 mai.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Des MNR révélés
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°35 du 4 avril 1997, avec le titre suivant : Des MNR révélés