Justice

Chakib Slitine débouté

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 27 juillet 2007 - 508 mots

L’expert avait saisi les tribunaux après une brève où le « JdA » faisait état de sa condamnation en Égypte.

PARIS - Le 25 janvier, le tribunal correctionnel de Paris a débouté l’expert Chakib Slitine de toutes ses demandes dans le cadre du procès qu’il avaient intenté à Jean-Christophe Castelain, éditeur de L’Œil et du Journal des Arts, et Armelle Malvoisin, auteure d’une brève dans le JdA n°221, du 23 septembre 2005. Dans ce texte, notre journaliste avait fait état de la condamnation par contumace en Égypte de l’expert en égyptologie à quinze ans d’emprisonnement et 50 000 livres égyptiennes d’amende pour recel d’objets archéologiques. Elle avait également rapporté cette information dans L’Œil n°573 d’octobre 2005 dans le cadre d’une enquête plus générale sur le trafic des objets égyptiens.
Chakib Slitine avait alors saisi la 17e chambre correctionnelle de Paris. Dans cette affaire, le Journal des Arts et son éditeur étaient défendus par Me Emmanuel Pierrat et Armelle Malvoisin par Me Serge Lewisch. Au cours de l’audience de plaidoirie, le 1er décembre dernier, l’expert a accusé le JdA et son éditeur de participer à une campagne de diffamation à son encontre, sous l’égide de François Pinault avec lequel il est aussi en litige concernant l’authenticité d’une statue, dans l’affaire Sésostris III. Chakib Slitine a même indiqué à l’audience qu’il suspectait l’homme d’affaires d’être « derrière la condamnation égyptienne », et de s’exclamer devant la cour : « Madame la Présidente, je suis victime de la malédiction du pharaon ! ».
Le tribunal, dans son jugement du 25 janvier, a considéré qu’il était « légitime pour des journaux spécialisés dans le domaine de l’art d’informer le public sur l’issue d’affaires pénales concernant un trafic d’objets archéologiques et notamment sur la condamnation d’un expert judiciaire parisien ». Il a aussi estimé dans ses attendus qu’« Armelle Malvoisin disposait d’éléments suffisants pour lui permettre de faire état de la condamnation de Chakib Slitine, sans qu’il y ait lieu d’exiger d’une journaliste une enquête policière ou juridique approfondie ». Le jugement précise enfin que « le conseil des ventes volontaires a pris cette condamnation au sérieux puisqu’il a saisi le ministère public » et qu’il a « refusé la demande d’agrément déposé par la S.A.R.L. Slitine & associés » pour l’organisation de ventes aux enchères en France. Cette société a formé un recours contre cette décision.
Après avoir été débouté de toutes ses demandes, Chakib Slitine dispose de 10 jours pour interjeter appel. Mais d’ores et déjà, une autre audience est prévue en avril, puisque, dans une autre affaire, l’expert a saisi la justice contre Jean-Christophe Castelain, éditeur du Journal des Arts, l’accusant de propos diffamatoires.
Cependant, malgré les nombreuses pressions, menaces de procès et procès, le Journal des Arts continuera à apporter à ses lecteurs toutes les informations sur l’art et son marché, le meilleur comme le plus trouble. Dans un souci constant d’objectivité, de rigueur et de respect de la déontologie des journalistes, nous poursuivrons nos enquêtes « sans animosité personnelle », comme l’a rappelé le tribunal dans cette affaire.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°252 du 2 février 2007, avec le titre suivant : Chakib Slitine débouté

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