Peintre - « J’ai de la violence en moi. Mais ça ne m’intéresse aucunement de l’exhiber. Je dirais même que pour être libre dans le travail, il faut faire violence à la violence qu’on a en soi. »
Ces mots de Béatrice Casadesus éclairent une impérative exigence : la liberté, sans concession. Entrée en 1960 à l’École des beaux-arts de Paris pour étudier la peinture, la jeune femme bifurque rapidement vers la sculpture. Second Prix de Rome de sculpture en 1964, elle travaille alors avec des architectes et réalise un grand nombre d’œuvres monumentales, parmi lesquelles Le Sourire de Nadja sur la façade du théâtre de la Rose des Vents à Villeneuve-d’Ascq ou Le Grand Livre des pas de l’École de danse de l’Opéra de Paris. Au milieu des années 1970, les commandes abondent : « Sournoisement, j’ai senti pénétrer la facilité, l’habitude, l’ennui. » Elle décide alors d’arrêter la sculpture monumentale et de ne plus se consacrer qu’à la peinture.
Aujourd’hui, son atelier de Malakoff bruisse de lumières et de rythmes. Béatrice Casadesus ne peint pas des surfaces verrouillées qui se suffiraient à elles-mêmes, elle exalte les tensions lumineuses, fait vibrer des matières légères sur des surfaces circonscrites. Ni pinceaux, ni chevalet. Les pigments se déposent sur la toile, espace d’énergie en métamorphose, empreinte de lumière irréductible au temps. « La peinture est un corps qui absorbe et renvoie l’émotion. Le sujet est vraiment la peinture dans sa façon de transcrire la lumière comme une peau. » Une œuvre – et une artiste – élégante, vive et délicate.
1942
Naissance à Paris dans une famille de musiciens et d’acteurs
1970-1973
Participe à la création de l’unité d’enseignement et de recherche en art plastique à la Sorbonne
1975-1983
Voyages en Malaisie, Birmanie, Thaïlande, Indonésie, Japon et en Chine
1992-1994
Dirige l’atelier d’art monumental des Beaux-Arts de Paris. Nommée professeur titulaire des écoles d’architecture en art et représentation
2009
Onze œuvres rentrent au MNAM
2014
Exposition jusqu’au 31 mai à la Galerie Dutko, Paris-4e. Du 14 juin au 21 septembre, une exposition au Musée barrois et une installation à l’Espace Saint-Louis (Bar-le-Duc)
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Béatrice Casadesus - L’élégance
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°668 du 1 mai 2014, avec le titre suivant : Béatrice Casadesus - L’élégance