Antoine de Galbert - Homme-mur

Soit 1 200 peintures, photos et dessins de plusieurs centaines d’artistes suspendus sur un mur de 3,50 m de haut et 200 m de long, sur toutes les cimaises – et même plus – de la fondation. En un mot, le « clou » de la collection Galbert réuni sur un seul et unique mur ! « Ton projet est bien, mais le résultat sera moche », l’avait pourtant prévenu un journaliste, sans comprendre qu’il n’était pas ici question de beauté, mais de vie ; celle d’un collectionneur qui aime les marges, « sauf dans [sa] vie ». « C’est un projet un peu fou », admet Galbert, pour ne pas dire marteau : dévoiler sa vie de collectionneur sur un mur en clouant à touche-touche, sans distinction de sexe, d’âge ou d’appartenance, Gabritschevsky, Rustin, Corbaz, Dubuffet, Delprat, Cieslewicz, Rainer, Leroy, Rutault… Sans distinction de valeur non plus, puisque, de l’avis de cet ancien galeriste grenoblois devenu philanthrope, certaines œuvres ne valent pas un clou sur un marché de l’art qu’il appelle à la modération. « Cela va trop loin », dit-il… Trop loin, vraiment ? Comme le fait d’avoir confié à un logiciel le soin de concevoir (presque) entièrement l’accrochage du « Mur » ? « Il y a une part de jeu dans la collection ! » De « je » aussi chez cet homme qui aime tout sauf l’ostentation. Bénéfice, sans doute, de l’homme mûr.