Anne Brengou et Jeanne Lépine : Belleville story

La plus jeune, Anne Brengou, se forme côté business, le virus de l’art à portée de main. « J’ai su tout de suite que ce serait l’art contemporain, assure-t-elle, mais ce sont surtout les rouages du marché qui m’intéressent. » Elle vadrouille, se frotte à la Chine, à la fabrique du marché, à la répression de ses artistes et à la violence de leurs réponses plastiques. Elle revient presque prête. « Il me manquait quelqu’un pour me lancer ! » Se présente alors Jeanne Lépine, fraîchement sortie d’une formation de chez Drouot. La jeune femme se rêvait journaliste politique, ses premières piges la décideront pour l’art, versant contemporain. Versant solidement concerné par le monde tel qu’il va. « À nous deux, se réjouit Jeanne, on forme un vrai tandem. Anne c’est les chiffres, c’est une pragmatique. Moi c’est l’écriture, je suis une littéraire ! »

Toutes deux confessent un œil formé en autodidacte, dans les pas des femmes de la famille. « C’est ma mère qui m’a donné le goût de voir », raconte Anne. Même musique côté Jeanne : « Ma mère s’est arrêtée aux impressionnistes, mais m’a emmenée au musée très tôt. Et ma grand-mère, qui donne son nom à la galerie, était une vraie passionnée. » Quant à la ligne défendue, elle veut d’abord défricher. Radicale mais prudente. Un an après l’ouverture, trois artistes seulement au compteur, mais des projets plein les cimaises, à commencer par une carte blanche à Jean-Jacques Lebel and friends pour la prochaine Biennale de Belleville.