Patrimoine

Bourgogne-Franche-Comté à Ornans, sur les traces de Gustave Courbet

Par Isabelle Manca-Kunert · L'ŒIL

Le 22 avril 2024 - 409 mots

Au milieu des montagnes du Jura coule une rivière. Nichée au cœur de la Franche-Comté, dans les méandres de la Loue, Ornans (4 300 habitants) a tout d’une carte postale.

Le Musée Courbet à Ornans. © JGS25, 2011, CC BY-SA 3.0
Le Musée Courbet à Ornans.

Ses emblématiques maisons suspendues au-dessus de l’eau et ses ruelles étroites lui ont d’ailleurs valu le sobriquet de Petite Venise comtoise. Labellisé par Les Plus Beaux Détours de France, le village possède également de nombreux hôtels particuliers de la Renaissance et du XVIIe siècle qui témoignent de son enviable position au fil des siècles. Il faut dire qu’Ornans a eu l’heur d’être sous le patronage d’une famille éminemment influente : les Granvelle. Deux membres de cette puissante dynastie ont en effet été conseillers et gardes des sceaux de l’empereur Charles Quint. Un prestige qu’ils ont tenu à traduire dans la pierre, par exemple en faisant rebâtir l’église Saint-Laurent dont la silhouette emblématique constitue toujours la signature architecturale du village.

Atelier et maison natale du peintre

Les Granvelle ont également traduit leur extraordinaire réussite sociale à travers l’érection de glorieux monuments, à commencer par la massive demeure familiale d’Ornans. Maison d’où le fils Antoine écrira : « Je suis en lieu doux. Les vallées sont belles et larges. Les truites et les ombles innombrables. » Depuis, la situation n’a pas changé d’un iota ; la montagne séduit toujours les amoureux de nature en quête de randonnées et d’escalade, tandis que les eaux poissonneuses attirent pêcheurs et adeptes du canoë. Les passionnés de marche apprécient tout particulièrement ses belvédères offrant une vue à couper le souffle sur les alentours ; notamment le romantique point de vue accroché sur un éperon rocheux au pied des vestiges de l’ancien château. Les marcheurs aiment aussi mettre leurs pas dans ceux du plus illustres des enfants du pays : un certain Gustave Courbet. Le père du réalisme a en effet vu le jour ici et y a régulièrement séjourné. De nombreux sentiers de balade permettent de découvrir ses lieux de vie et de travail, ainsi que les sites qu’il a immortalisés comme Flagey, les sources du Lison et le ravin du Puits Noir. La commune s’enorgueillit même d’avoir conservé intact son atelier ; un lieu authentique et très émouvant dont les décors réalisés par Courbet ont été récemment restaurés. Tandis que sa maison natale, l’hôtel Hébert, a été transformée en musée conservant la plus importante collection publique du maître. Son parcours vient d’être enrichi de dépôts remarquables et entièrement réaccrochés sous l’angle du « triomphe de la nature ».

Y aller
Paris-Besançon, 3 h 50 en TGV, puis trajet en autocar.
Où dormir
Hôtel de France, récemment rénové, à partir de 105 €.
À savoir
On peut descendre la rivière Loue et ses rapides en kayak ou en canoë.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°775 du 1 mai 2024, avec le titre suivant : Bourgogne-Franche-Comté à Ornans, sur les traces de Gustave Courbet

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