Toute nouvelle exposition de Paul Rebeyrolle (1926-2005) réserve ses belles surprises. Chaque toile, chaque sculpture immerge le spectateur au cœur de denses combustions.
Quatre-vingt-six œuvres, datées de 1948 à 1995, témoignent d’une insoumission viscérale à toute forme de compromis. Écorché vif, Rebeyrolle, sans jamais se départir d’un amour gourmand de la nature et de la vie, sut avec une rare constance et une inflexible ardeur rendre compte des fracas du monde et des violences inhérentes à la cupidité des « civilisations » humaines. Comment se protéger des activités du pouvoir ou Taisez-vous, deux peintures de 1976 et 1977 de la série « Natures mortes et pouvoir », plastiquement magistrales, confrontent le spectateur à une cinglante réalité. Le pouvoir, toujours et forcément, doit contrôler et maîtriser la vie là où elle vibre au plus sensible de chaque être, le corps, qu’il soit animal ou humain. Mais les œuvres de Rebeyrolle ne sont jamais sinistres, on reçoit en pleine figure la force d’un souffle humaniste et sauvage. Dix ans après la mort de l’artiste, l’Espace Paul Rebeyrolle propose un regard sur un travail essentiel et incontournable de la seconde moitié du XXe siècle, présent, entre autres, dans les collections des galeries Maeght, Claude Bernard et de la Fondation Pinault. Il n’est pas croyable que Rebeyrolle, qui fut au début des années 1950 une figure centrale de la jeune peinture figurative engagée, qui ne cessa durant soixante ans d’ouvrir grands les yeux sur le monde tel qu’il est, soit si peu présent dans les collections publiques.
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Paul Rebeyrolle, toujours insoumis
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Abonnez-vous dès 1 €« Rebeyrolle vivant ! 60 ans d’une œuvre essentielle », Espace Paul Rebeyrolle, route de Nedde, Eymoutiers (87), www.espace-rebeyrolle.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°683 du 1 octobre 2015, avec le titre suivant : Paul Rebeyrolle, toujours insoumis