Gravier, crin, terre, mousse, peinture… De cet incroyable amalgame s’échappe un sanglier, les naseaux fumants, plus effrayant que nature.
Cette toile immense fait partie de la série animalière de Paul Rebeyrolle exposée au Musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence. On aimait l’identifier à cet animal qu’il a peint à plusieurs reprises. Les bestiaires en général vantent son courage mais lui reprochent sa fureur ou sa colère. En colère, Paul Rebeyrolle l’était, à tout propos, contre la cruauté des dictatures, l’aveuglement des pouvoirs, le racisme, les désastres des guerres, l’humiliation faite aux humbles, etc. Son œuvre sans concession où l’humain apparaît sans masque est scandée de toiles politiques dénonciatrices et de tableaux animaliers et paysagers. Car ce révolté permanent était un amoureux de la nature et s’adonnait à sa passion, la pêche à la truite, ce qui l’a conduit à la peindre – la truite – avec d’autres poissons indomptables, dans de magnifiques paysages auxquels ils se fondent. Ces tableaux et d’autres comme ce Chien pissant, ce Cabri blessé, ce singe assis sur une Tête couronnée, ces serpents de la série Les Clones révèlent son amour pour les animaux, ces créatures vivantes et souffrantes et donnent une idée de ses indéniables talents de peintre naturaliste. Cette exposition d’une « animalité poétique » est loin d’être rétrospective de son œuvre, mais elle offre l’opportunité d’une lecture bien trop rare de son travail.
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Le bestiaire de Paul Rebeyrolle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°702 du 1 juin 2017, avec le titre suivant : Le bestiaire de Paul Rebeyrolle