L’image de la mort et du néant domine les peintures sur verre de Jean-Marc Cerino, et plus largement l’ensemble des œuvres ici présentées, de la série des Crânes sur verre réalisée en 2011 dans la tradition des memento mori à l’installation des crânes en résine de La Mesure du monde aux allures de boules de cristal posées sur des trépieds anciens de géomètre.
Produites à partir de photographies célèbres ou inédites, et plus récemment de photographies ou dessins d’anonymes, ces peintures sur verre éprouvent autant la disparition, sa représentation, qu’elles condensent, dénoncent les horreurs, les désastres de la guerre ou au contraire évoquent, convoquent les utopies, les rêves d’émancipation et de modernité portés par la technologie ou par l’art. Et ce, depuis la première image de l’histoire de la photographie réalisée par Niépce en 1827 et le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch, œuvre à partir de laquelle Jean-Marc Cerino s’est mis à peindre sur verre avant d’entamer avec Les Funérailles de Malevitch, une série de grands verres, largement présentés, y compris dans ses dernières pièces. Recouvertes d’un blanc ouateux, porteur de rêveries et de souvenirs, ces deux œuvres qu’il reprend portent une partie de l’univers de l’artiste à l’instar de la série Les Rêveurs, série de portraits en pied d’amis philosophes, écrivains auxquels il a demandé d’écrire un texte sur le monde qu’ils souhaiteraient habiter. Des monochromes blancs installés en fin du parcours, et en contrepoint d’un cheminement dans des temps de l’histoire moderne, qui, des cadavres fusillés de la Commune aux corps pendus de Mussolini et Clara Petacci, ou d’un avion écrasé à un essai nucléaire, bouscule, dans une vision sombre et lumineuse, la question de la représentation.
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Cerino, les images corrompues
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Abonnez-vous dès 1 €Musée des beaux-arts, 85, rue des Arènes, Dole (39), www.musees-franchecomte.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°671 du 1 septembre 2014, avec le titre suivant : Cerino, les images corrompues