NEW YORK (ETATS-UNIS) [10.10.11] - Alors que les manifestations contre les excès de la finance gagnent Boston, Chicago et Washington, certains protestataires visent plus particulièrement le monde de l’art. Des manifestants ont notamment perturbé une vente aux enchères chez Sotheby’s, dénonçant les profits de la maison de vente.
L’une des particularités du mouvement Occupy Wall Street, qui proteste à New York depuis le 17 septembre contre les excès de la finance, est de n’avoir ni leader, ni revendications précises. Le rassemblement canalise la frustration de tous ceux qui s’indignent contre le pouvoir des grands groupes, les gros bonus des uns et le chômage des autres. Pas de leader donc, mais l’appel initial a été lancé par un magazine qui s’intéresse à l’art. Adbusters, revue culturelle contestataire canadienne, avait en effet présenté plusieurs de ses affiches lors de la première Biennale d’Athènes en 2007. C’est également un poster du magazine, imprimé en juillet dernier, qui a le premier appelé à occuper Wall Street.
Parmi les grands groupes qui provoquent la colère des manifestants, on compte la maison de vente Sotheby’s. Le 22 septembre, plusieurs activistes ont perturbé une vente à New York. Une jeune femme s’est d’abord levée au milieu des enchères pour dénoncer les profits de la maison de vente (680 millions de dollars l’an dernier, soit plus de 500 millions d’euros) et l’augmentation du salaire de son PDG, William Ruprecht. Quelques minutes plus tard, un second manifestant a également interrompu la vente pour exprimer son soutien envers les employés de la maison, dénonçant « la guerre des classes » que Sotheby’s mènerait contre ses salariés. Les manutentionnaires de la maison avaient en effet entamé une grève en août dernier pour exiger une hausse des salaires et des embauches supplémentaires. Sotheby’s avait alors répondu par un « lock out » (« enfermement dehors »), priant ces salariés de ne pas venir travailler et les remplaçant temporairement par des intérimaires.
Protester contre le marché de l’art et les spéculations de cette industrie, c’est également le but d’un compte Twitter, ouvert tout récemment sur le modèle de @OccupyWallSt (51 800 abonnés). Avec ses quelques 225 abonnés, @OccupyArtWorld est encore loin de faire de l’ombre à son modèle. Mais il décline à sa manière les idées du mouvement : « La voracité des banquiers ? Et que dire de celle des marchands d’art ? »
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Quand les « indignés » américains s’attaquent au marché de l’art
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Abonnez-vous dès 1 €La ville de New York, vue de Staten Island - © photo André Natta - 2005 - Licence CC BY 2.0