ARLES [12.07.11] - Frédéric Mitterrand a annoncé, le week-end du 8 juillet lors des 42e Rencontres photographiques d’Arles, différents projets liés à la photographie : un portail internet, des acquisitions et de nouveaux espaces dédiés à l'exposition de photos, dont l’Hôtel de Nevers situé à proximité du quadrilatère Richelieu.
Le ministre de la culture a présenté vendredi 8 juillet à Arles la maquette du portail internet de la photographie baptisé ARAGO, en référence à François Arago (1786-1853) qui a révélé le procédé de Daguerre en 1839. Le portail permettra un accès libre aux collections photographiques françaises via internet et est conçu comme un outil d'information et de suivi des fonds.
Frédéric Mitterrand avait annoncé sa volonté de créer ce site lors de la précédente édition des Rencontres. La mise en œuvre a été confiée à la Réunion des musées nationaux (RMN). Destiné au grand public mais aussi aux professionnels et scientifiques, le portail accueillera dans un premier temps les collections nationales avant de s'ouvrir aux collections publiques et privées sur la base du volontariat. La première étape sera la mise en ligne à compter de novembre 2011 d'une trentaine de milliers de fiches des fonds d'institutions telles que la BNF, le musée d'Orsay, le musée du quai Branly ou le Centre Pompidou.
La collection Bouqueret rejoint le Centre Pompidou
Frédéric Mitterrand a également annoncé l'acquisition par le Centre Pompidou d'un fonds de 6700 photographies de la collection de l'historien des arts spécialiste de la photographie Christian Bouqueret portant principalement sur la période 1920-1940. C'est l'entreprise Yves Rocher qui sera le mécène de l'opération, le fabricant de cosmétiques avait déjà été un sponsor du Centre Pompidou pour l'exposition Elles@centrepom-pidou, organisée en 2009. Cet achat profite aussi à la société : elle obtiendra en contrepartie une réduction de l'impôt sur les sociétés égale à 90 % du montant versé. « La collection de Christian Bouqueret complète bien nos fonds », explique Quentin Bajac, conservateur au Centre Pompidou. Elle apporte des pièces surréalistes (Man Ray, Dora Maar, Claude Cahun) à la vaste collection du musée, mais elle lui adjoint aussi des oeuvres jusqu'ici moins représentées : des photographies du mouvement de la Nouvelle Vision (Germaine Krull, François Kollar) ou des images de photographes français de l'entre-deux-guerres (Laure Albin-Guillot, Jean Moral, Emmanuel Sougez, René Jacques, etc.).
« Ce sont des auteurs que Christian Bouqueret a sauvés de l'oubli et parfois de la destruction », ajoute Quentin Bajac. Bouqueret n’hésitait pas à acheter des fonds d’atelier entiers de photographes considérés comme étant de second plan. Le collectionneur avait déjà exposé une partie de ses possessions au Jeu de paume en 2009, sous le titre « Paris capitale photographique, 1920-1940 ». Une fois restaurées, triées et archivées, la collection fera l'objet d'une exposition en 2012 et certaines œuvres rejoindront l'exposition permanente du Centre Pompidou.
La fondation Luma
Le ministre de la culture a aussi fait le point sur le développement du pôle arlésien de la photographie, dont la fondation Luma, portée par Maja Hoffmann est une des clés de voûte. Elle sera installée sur l'ancienne friche ferroviaire de la ZAC des Ateliers. Le projet a été conçu par l'architecte Frank Gehry et avait été refusé en mai par la Commission nationale des monuments historiques. Le projet est soumis à la législation sur la proximité des sites historiques en raison du voisinage avec la nécropole antique des Alyscamps. L’aménagement du parking qui s’était heurté à un problème de règlement d’urbanisme, et la hauteur de la tour (56 mètres) avaient été à l'origine du refus.
Le projet est actuellement en révision et une concertation s'est engagée entre les différents acteurs.
« Une fois dotés de la vision d'ensemble, nous pourrons faire en sorte que les procédures administratives puissent être lancées dans les délais les plus courts » a déclaré Frédéric Mitterrand.
L'Ecole nationale supérieur de la photographie doit aussi être déployée sur cette zone.
L'Hôtel de Nevers transformé en salle d'exposition photo
L'Hôtel de Nevers, situé en plein cœur de Paris, à proximité de la BNF « Richelieu » sera transformé en espace de 650 m² dédié à la photographie pour 2014. La salle d'exposition sera gérée par le Jeu de Paume et présentera une programmation d'expositions historique. Le lieu choisi répondait aux impératifs d'une solution « durable, réalisable dans des délais rapides et des conditions financières raisonnables » a expliqué le ministre.
L'espace sera consacré à la présentation de fonds anciens mais aussi à la valorisation de la jeune création actuelle. Depuis le retrait de la salle de l'Hôtel de Sully, fin 2009, l'Etat ne disposait plus à Paris d'un lieu spécifique accueillant de manière permanente des expositions de photographie.
En attendant l'ouverture de cette nouvelle galerie, un espace sera aménagé au Palais de Tokyo. Dès 2012 le Jeu de Paume pourra préparer trois expositions qui y seront présentées l'année suivante.
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L’Hôtel de Nevers, un nouveau lieu pour exposer la photographie à Paris
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