Décès de l’historien de l’art Leo Steinberg à l’âge de 90 ans

L’historien de l’art Leo Steinberg est mort le 13 mars à l’âge de 90 ans, à son domicile de New York. Son décès a été confirmé par son assistante Sheila Schwartz, selon le New York Times.

Cet historien de l’art, spécialiste de la Renaissance et du Baroque italien, est connu pour ses écrits sur Léonard de Vinci, Borromini et Michel-Ange. On lui doit également de nombreux essais sur l’art contemporain.

La sexualité du Christ dans l’art de la Renaissance et son refoulement moderne (1987), est l’un de ses ouvrages les plus célèbres et polémiques. Plusieurs de ses collègues questionnent alors son objectivité, à l’instar du philosophe Richard Wollheim. E.H Gombrich par ailleurs met en garde sa tendance à la « surinterpréation » dans sa publication sur les peintures tardives de Michel-Ange (1975). Il faut dire que le style personnel de l’historien de l’art, volontiers provocateur, renouvelle l’écriture académique.

Dans Other Criteria (1975), un recueil d’essais sur l’art contemporain, il libère l’esthétique des règles formalistes, et ouvre la voie à une interprétation plus large du sens et de la représentation dans l’art.

Leo Steinberg est né à Moscou en 1920, et s’est installé à New York en 1945. En 1983, il est le premier historien de l’art à recevoir un prix littéraire de l’American Academy and Institute of Arts and Letters.

En 2002, après avoir enseigné à l’Université du Texas à Austin, il lègue au College of Fine Art de la ville une collection d’estampes riche en Michel-Ange, Rembrandt, Goya.