Les scanners corporels d’aéroport plus adaptés à l’analyse des momies

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 21 juin 2010 - 352 mots

ZURICH (SUISSE) [21.06.10] – Des scientifiques suisses et allemands ont expérimenté l’utilisation des scanners corporels mis en place dans certains aéroports pour l’analyse des momies. Ceux-ci seraient plus sûrs pour la préservation des tissus et des cellules humaines.

Appareil de sécurité renforcé pour ses promoteurs, atteinte à la dignité humaine pour ses détracteurs, l’utilisation du scanner corporel dans certains aéroports a fait couler beaucoup d’encre. Or, dans le domaine de la recherche scientifique et plus spécifiquement en archéologie, la question ne semble pas faire débat. Au contraire. En expérimentant les fameux « body scanner » pour l’analyse des momies anciennes, une équipe de scientifiques de l’Université de Zurich (Suisse) et de l’Université de Fribourg (Allemagne) a constaté qu’ils étaient beaucoup moins nocifs à l’égard des tissus et des cellules humains.

« Nous avons constaté que cette méthode d’imagerie non invasive est bien adaptée à l’analyse des tissus d’embaumement ainsi que des cellules humaines des momies anciennes » a déclaré à Discovery News, Frank Rühli, médecin et un des spécialistes mondiaux ès momies – il a travaillé sur les célèbres momies de Toutankhamon et Oetsi.

Les momies sont généralement étudiées grâce à des scanners qui diffusent des rayons X. Or, cette technique, si elle a le mérite de fournir des images d’une grande qualité, a tendance à endommager, voire détruire certains fragments d’ADN très anciens. A l’inverse, les experts ont démontré que les radiations des scanners corporels étaient quasiment inoffensives pour les cellules humaines et les tissus.

Testé sur un ancien poisson momifié et la main d’une momie égyptienne vieille de 3 300 ans, le scanner a permis de distinguer – en dépit d’une qualité d’images moindre – les structures osseuses et d’identifier les principaux éléments anatomiques bien précis – colonne vertébrale du poisson ou encore os du métacarpe de l’homme.

Cette technologie peut également être utilisée pour détecter des objets cachés dans les sarcophages entre les bandelettes d’embaumement tels que des amulettes funéraires ou certains objets métalliques qui accompagnaient le défunt dans l’au-delà. Rühli et ses collègues prévoient d’étendre l’étude à des échantillons plus grands et se fixent même pour objectif de numériser une momie entière.

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