L’ICOMOS demande la suspension du son et lumière à Teotihuacán

Après la manifestation du syndicat de l’Institut National de l’Anthropologie et de l’Histoire du Mexique (INAH), c’est au tour du Conseil International des Monuments et des Sites (ICOMOS) de contester l’installation d’un système de son et de lumière dans l’important site archéologique de Teotihuacán. Mais à la différence des reproches faits par le syndicat, cet organe attaché à l’UNESCO n’est pas inquiet d’une possible altération physique de ce complexe de pyramides devenu patrimoine mondial de l’humanité en 1987. L’ICOMOS a demandé la suspension temporaire des travaux parce qu’ils affecteraient son authenticité et son aspect visuel, annonce l’EFE.

Javier Villalobos, président de l’ICOMOS au Mexique, a qualifié cette installation de « rupestre » et n’a pas épargné des critiques contre l’INAH, l’institution gouvernementale responsable pour la préservation du patrimoine mexicain et à l’origine du spectacle multimédia.

« Mettre des milliers de lampes dans n’importe quel bâtiment situé dans une zone archéologique pour faire un spectacle à la manière de Disneyland ou Las Vegas (…) n’a rien à voir avec un endroit qui, par d’autres valeurs et caractéristiques, est considéré comme un patrimoine culturel de l’humanité », a-t-il expliqué en ajoutant qu’aujourd’hui il y plusieurs possibilités d’illumination qui ne changent pas la structure des sites.

Outre l’absence d’un plan de gestion, demandé par l’UNESCO, l’ICOMOS a dénoncé la situation indigne de la population vivant aux alentours de Teotihuacán. Selon le journal El sol de México, la vice-présidente de l’institution Olga Orive a critiqué le fait qu’un projet touristique multimédia ait été mis en œuvre avant un grand projet de développement urbain et de conservation du patrimoine.