Unesco, la France bat le Qatar 30 à 28

Il a fallu cinq tours pour départager les candidats. Lors du dernier tour, vendredi 13 octobre, l’ancienne ministre de la Culture s’est retrouvée seule face au Qatari Hamad bin Abdoulaziz Al-Kawari et l’a emportée d’une courte tête (30 voix contre 28 pour son concurrent) au sein du Conseil exécutif de l’agence.

Le camp arabe qui espérait que la direction générale de l’Unesco lui revienne a pâti des dissensions en son sein. Le représentant du Qatar qui a longtemps fait la course en tête, a été handicapé par le conflit toujours non résolu de son micro Etat avec ses voisins. En se retirant, la candidate égyptienne a appelé à voter pour Audrey Azoulay qui affiche par ailleurs un profil plus consensuel. Le quotidien algérien Liberté rappelle malicieusement la double nationalité franco-marocaine de la nouvelle directrice.

Audrey Azoulay succède à la roumaine Irina Bokova qui occupait le poste depuis 2009. La fin de son mandat avait été entachée par des rumeurs de complaisance avec l’Azerbaïdjan. Elle va prendre ses fonctions alors que les Etats-Unis et Israël ont annoncé qu’ils se retireraient l’an prochain de l’organisation.

L’ancienne ministre de laCculture de François Hollande avait créé la surprise en annonçant sa candidature en mars dernier alors qu’elle était encore Rue de Valois. Fille d’André Azoulay, qui fut longtemps le conseiller économique du roi du Maroc Hassan II, cette énarque de 45 ans a fait une partie de sa carrière au Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) avant de rejoindre le cabinet de François Hollande. Puis, à la demande du Président, elle avait remplacé Fleur Pellerin à la Rue de Valois en février 2016.

Sa nomination à la direction générale doit être validée par la Conférence générale de 195 membres, le 10 novembre prochain.