BRUXELLES (BELGIQUE) [13.02.15] – Elke Sleurs, la secrétaire d’Etat belge à la Politique scientifique veut entreprendre une « étude systématique » sur le patrimoine artistique pillé par l’armée française pendant la Révolution et la période napoléonienne.
Interrogée lors d’une commission de la Chambre mardi 10 février 2015 par Richard Miller et Peter Deckerer, la secrétaire d'Etat belge à la Politique scientifique, Elke Sleurs, envisage une « étude systématique basée sur des cas » visant à « représenter l’étendue du pillage » d’œuvres d’art perpétré par les armées françaises entre 1794 et 1815, alors que la Belgique n’était pas encore constituée en Etat.
Elle souhaite ainsi « définir un cadre juridique et légal » à l’issue d’une « concertation […] entre [s]es collaborateurs de la Politique scientifique, le SPF Justice et les administrations de la Communauté flamande et de la Communauté française de Belgique, respectivement l'Agence Arts et Patrimoine pour la Communauté flamande et le Service du Patrimoine pour la Communauté française ».
Malgré la restitution d'importantes œuvres d'art par la France après le Congrès de Vienne de 1815, comme La Descente de Croix de Rubens originellement conservée à la cathédrale Notre-Dame d'Anvers, beaucoup de chefs-d’œuvre nés sur le territoire de l’actuelle Belgique puis emportés par l’armée française pendant la Révolution et la période napoléonienne font aujourd’hui encore la fierté de musées français. La France a ainsi récemment refusé la restitution de deux peintures de Rubens provenant de la cathédrale de Tournai ainsi qu’une pièce du maître-autel du même peintre provenant de Saint-Paul d'Anvers, qui est actuellement toujours conservée à Lyon.
Elke Sleurs a évoqué l’existence d’une première recherche systématique ayant eu lieu en 1880 à l'initiative de Christian Piot et qui a donné lieu à la publication du Rapport à M. le ministre de l'Intérieur sur les tableaux enlevés à la Belgique en 1794 et restitués en 1815. « Ce livre mentionne en détail les œuvres d'art qui avaient été déclarées disparues et celles restituées », précise la secrétaire d’Etat.
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Une secrétaire d'Etat belge veut une « étude systématique » sur les œuvres d’art pillées par la France entre 1794 et 1815
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Abonnez-vous dès 1 €La Descente de Croix, Pierre-Paul Rubens, triptyque, panneau du milieu, vers 1612-1614, huile sur bois, 420,5 Á— 320 cm, Cathédrale Notre-Dame d'Anvers - © Photo Wikimedia Commons