PARIS [06.02.15] - Les archéologues de l’Inrap ont bloqué jeudi 5 février les caisses du Louvre pour sensibiliser le ministère de la Culture sur leurs revendications. Ils souhaitent que le projet de loi sur le patrimoine, qui devrait être débattu au Parlement au cours de ce premier semestre, limite l’intervention du secteur privé en archéologie préventive.
Jeudi 5 février, l’accès aux salles et expositions du Louvre a été gratuit à partir de midi. Une centaine d’archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) venus des différentes régions françaises ont mené une opération coup de poing pour faire entendre leur voix auprès du ministère de la Culture et des parlementaires afin que « le projet de loi sur le patrimoine mette fin aux logiques et dérives commerciales suite à l’introduction en 2003 de la concurrence en archéologie préventive », explique Pierre Pouenat, représentant CGT à l’unisson de ses collègues de la FSU, de SUD ou de la CNT réunis en intersyndicale et présents sous la pyramide du Louvre.
« La ministre de la Culture Fleur Pellerin, consciente de la situation, s’est engagée lors de notre rencontre en décembre dernier à ce que deux parlementaires soient désignés pour proposer des amendements à la loi sur le patrimoine. Depuis aucun parlementaire ne nous a contactés », constate Sylvie Serre du SNAC-FSU.
Échaudée par les décisions prises par l’ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti et la manière dont fut conduit, en octobre et novembre 2012, les travaux de la commission du livre blanc chargée d’évaluer « le dispositif économique et social de l’archéologie préventive », l’intersyndicale de l’Inrap veut faire entendre sa voix et être reçue par les deux parlementaires, tout en connaissant le poids des autres ministères, notamment du ministère de l’Economie et des Finances, sur toutes modifications du marché des fouilles en France.
« Si l’Inrap a fait l’objet de nombreux audits et rapports, le ministère de la Culture n’a dressé aucun bilan de l’activité de ces entreprises privées », relève la CGT dans son étude sur le secteur privé de l’archéologie préventive après dix ans d’ouverture à la concurrence. « À l’occasion du livre blanc, contrairement à l’arrêté portant création de la commission, aucune analyse qualitative ni aucune évaluation scientifique, économique et sociale de ces opérateurs n’a été produite », rappelle-t-elle à la rue de Valois.
« Du fait de cette carence, les données produites par le SNPA (NDLR Syndicat national des professionnels de l’Archéologie, regroupant neuf sociétés privées d’archéologie préventive parmi les plus importantes du secteur) sont considérées comme des faits acquis », déplore l’étude de la CGT particulièrement précise en données chiffrées sur l’activité, semble-t-il très lucrative, que représente pour les entreprises privées l’archéologie préventive, et sur ses conséquences sur l’Inrap.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Opération coup de poing au Louvre des archéologues de l’Inrap
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Hall Napoléon, Musée du Louvre, Paris - © Photo Cristian Bortes - 2011 - Licence CC BY-SA 3.0