Commerce et histoire de l’art ce soir dans les galeries de la Rive Droite

Au printemps, les quartiers de la capitale concentrant nombre de galeries et antiquaires s’animent tour à tour avec pour intention de rappeler qu’ils existent, alors que les foires ont la cote. Après le Carré Rive Gauche puis Art Saint-Germain-des-Prés, au mois de mai, c’est au tour de la Rive Droite d’être en fête. « C’est un moment de l’année où les gens viennent spécialement dans le quartier, les portes sont ouvertes et les frontières tombent. C’est l’occasion d’aller d’une galerie à une autre », souligne Guillaume Léage (Galerie François Léage), membre du comité d’organisation qui a repris le flambeau depuis le décès prématuré de son père en octobre dernier.

Une soixantaine de galeries ouvrent leurs portes dans le quartier dit du Triangle d’Or, depuis l’avenue Matignon jusqu’à la rue du Faubourg Saint-Honoré, proposant un nouvel accrochage ou dévoilant leurs nouvelles acquisitions. De plus en plus, les organisateurs d’évènements choisissent des thèmes d’expositions pour fédérer les galeristes et rallier toujours plus de visiteurs issus de différents horizons. « Nous voulons proposer un thème chaque année, pour surprendre et intriguer », indique Guillaume Léage. Le thème de cette édition, « la Nocturne Rive Droite invite l’Histoire de l’Art » incite les participants à recevoir un historien de l’art, un auteur ou un critique d’art à dédicacer son livre. « C’est la première fois qu’il y a un thème aussi marqué et aussi suivi. C’est difficile de motiver et convaincre tout le monde ! », poursuit Guillaume Léage.

L’une des spécialités du quartier, le mobilier et les objets d’art ancien, quoique que moins bien représentée cette année, reste active. La galerie François Léage invite Jacques Garcia pour son livre retraçant les 20 années qu’il a consacrées à la restauration du château Champ de Bataille et présente ses nouvelles acquisitions, tels une paire d’encoignures Louis XV en laque de Coromandel ou bien encore une commode estampillée Riesener, proche de celle conservée au petit Trianon. Régis Mathieu (galerie Lumières, dédiée aux luminaires), propose pour sa 1ère participation à la Nocturne une exposition intitulée « les Animaux et les Monstres en lumière » et dédicace son livre signé avec Philippe Renaud, une histoire illustrée du lustre.

Autre tendance cette année, la prépondérance de l’art moderne et contemporain, « une bonne chose » selon Guillaume Léage, « car c’est un marché porteur et très médiatique qui amène du monde ». Frank Prazan, qui présente un nouvel accrochage des artistes de l’Ecole de Paris des années 50, reçoit Julie Verlaine pour son ouvrage « Femmes collectionneuses d’art et mécènes, de 1880 à nos jours », tandis que chez Françoise Livinec, « Ramène ta fraise » montre 3 artistes contemporains (Zuka, Denise le Dantec et Matthieu Dorval) mettant en scène ce fruit.