PARIS [07.05.14] – Dans le cadre de sa réforme envisagée depuis l’élection d’Irina Bokova au poste de directrice générale, l’UNESCO veut redynamiser le rôle des commissions nationales au sein de la gouvernance de l’organisation.
L’examen approfondi des commissions nationales des Etats membres de l’UNESCO en 2011 a abouti à l’élaboration d’un « plan d’action » de 14 recommandations concrètes afin de revitaliser cette coopération interétatique qualifiée d’unique en raison de l’étendue de son réseau. Ce plan fait écho à des besoins de restructuration certains liés à une crise économique qui secoue l’Organisation pour la 3ème année consécutive.
Créés en 1924 par l’Institut international de coopération intellectuelle (IICI) dans le cadre de la Société des Nations (SDN), les commissions nationales sont composées de scientifiques, personnalités du monde éducatif et culturel, ou encore de représentants de l’administration étatique et ONG. En 1945 lors de l’élaboration de l’avant-projet d’Acte constitutif, les Etats membres devaient ainsi « prendre les dispositions appropriées à [leur] situation particulière pour associer aux travaux de l’Organisation les principaux groupes nationaux qui s’intéressent aux problèmes d’éducation, de recherche scientifique et de culture, de préférence en constituant une commission nationale où seront représentés le gouvernement et ces différents groupes ».
Remplissant un « rôle consultatif auprès de leur gouvernement pour tous les problèmes se rapportant à l’Organisation », les commissions jouent également « le rôle de liaison pour toutes les questions qui intéressent l’organisation ».
Depuis, conçues comme des « passerelles » entre les Etats membres et l’Organisation, les 199 commissions nationales sont devenues un moteur de l’action interétatique, notamment après la crise économique qui secoue l’UNESCO depuis l’admission de la Palestine. Avec une perte estimée à 160 millions de dollars dans son budget, l’UNESCO a du diminuer son personnel, ses frais et donc ses moyens.
Renforcer les commissions nationales peut alors être l’outil nécessaire à la pérennité des missions confiées à l’Organisation. Dans ce cadre, il est notamment mis en avant l’initiative de certains Etats de constituer des rapports d’évaluation tenant à la « valeur globale » de l’UNESCO, comme ce fut le cas au Royaume-Uni. En outre, un rapport annuel des activités des commissions nationales a été publié pour la première fois en 2014, initiative qui vise à responsabiliser ces dernières dans leur rôle au sein de la communauté des Etats.
Le groupe de travail tripartite chargé d’assurer le suivi de l’examen de la coopération du Secrétariat de l’UNESCO avec les commissions nationales a donc formulé 14 recommandations visant le renforcement de la coopération interétatique mais aussi entre ces Etats et l’Organisation. Dans un premier temps, il est recommandé aux Etats membres d’adopter des instruments juridiques ou administratifs « précisant le rôle et l’organisation de leur commission dans leur contexte national ». Faisant la promotion d’une meilleure gouvernance en interne, le groupe de travail préconise également le respect du principe de diversité dans la gestion de ces commissions, déjà prévu lors de la rédaction de l’Acte constitutif de l’UNESCO. Il est à noter une certaine insistance dans le fait, pour les Etats membres, de s’assurer que leur commission ait « les pouvoirs et l’expertise de travailler efficacement dans les domaines de compétence de l’UNESCO ». Autre point important, le rôle dévolu aux commissions dans l’apport de nouveaux financements, notamment issus de contributions privées.
Concernant les interactions entre Etats membres, il est recommandé de renforcer les partenariats des commissions nationales, notamment via des « réunions régionales » et des « réunions informelles ». Les commissions nationales les mieux équipées devront par ailleurs « venir en aide » à celles qui le sont moins.
Enfin, s’agissant de l’amélioration de la coopération entre les commissions nationales et les organes de l’UNESCO, le Groupe de travail préconise une intensification des relations entre les bureaux hors siège et ces dernières. Une meilleure information et communication sur les missions entreprises par l’Organisation est parallèlement recommandée ainsi que la mise en place de points de formation.
Les Etats membres ont jusqu’au 30 juin pour communiquer leurs rapports sur la mise en œuvres des recommandations du groupe de travail. Un premier bilan sera publié par le Secrétariat au printemps 2015.
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L’UNESCO veut renforcer le rôle de ses 199 commissions nationales
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