SAUMUR [02.05.14] - Au Centre d’art contemporain Bouvet-Ladubay à Saumur jusqu’au 30 mai, Benoit Lemercier fait dialoguer des œuvres de la série des Hypercubes et des Supercordes.
« L’objet de mon travail est de donner forme à l’invisible, c’est-à-dire à une réalité que nos sens ne nous permettent pas de percevoir » précise Benoît Lemercier dans l’ouvrage qui vient de paraître aux éditions Somogy, D’un infini à l’autre. Autodidacte, cet artiste français né en 1965 à Angers, s’est formé au contact de personnalités tels François Morellet, Vera Molner ou Gottfried Honegger qu’il a fréquentés avec assiduité.
Discrètement, il a construit une œuvre dans le prolongement d’une certaine abstraction géométrique et concrète. Depuis la fin des années 1990, s’appuyant sur des théories scientifiques qui le passionnent, il développe en parallèle deux grandes séries sculpturales : les Hypercubes et les Supercordes. Ces deux séries sont comme le ying et le yang d’une même pensée. La première, en acier noir, explore l’infiniment grand en tentant d’interpréter par la géométrie la quatrième dimension spatiale à travers des projections de cube. A l’inverse, les Supercodes sont des entrelacs quasi baroques de rubans en acier blanc. Questionnant l’infiniment petit, cette série donne forme à la théorie quantique selon laquelle le monde est constitué non pas de matière mais d’énergie vibratoire.
« J’aime bien mélanger ces deux séries, car cela permet d’explorer l’état de déséquilibre du cerveau » confie l’artiste qui expose actuellement au Centre d’art Bouvet-Ladubay de Saumur.
Depuis 1992, la maison de négoce éponyme qui a transformé son siège historique de Saumur en un centre d’art de 800 mètres carrés, non loin de ses caves, organise régulièrement des expositions monographiques d’artistes contemporains.
Hormis quelques toiles, Benoît Lemercier présente essentiellement des sculptures réalisées entre 2002 et 2013. Chacune résulte d’un long processus d’allers retours entre dessin, maquette en 3D et soudure de l’acier. Benoît Lemercier est de ces artistes qui aiment se confronter à la matière. Depuis 2004, il a installé son atelier dans le Gers afin de bénéficier de l’espace adéquat à sa pratique et à la production de formats souvent monumentaux.
En guise d’introduction, sous la célèbre verrière de « style Eiffel » du XIXeme siècle du Centre Bouvet-Ladubay, un Hypercube acquis par le Centre, accueille le visiteur. Les lignes géométriques de cette sculpture confrontées à l’architecture de la verrière et à l’espace naturel alentour, donnent la mesure de l’importance de l’espace et du vide dans le travail de ce sculpteur, rappelant à certains égards les dispositifs spatiaux de constructivistes russes tels Moholy-Nagy ou Naum Gabo.
Ce travail de mise en tension des œuvres avec l’espace se poursuit tout au long de l’exposition et se joue également entre les œuvres elles-mêmes. Lemercier s’essaie à toutes les conjugaisons possibles : les sculptures sont tour à tour suspendues au plafond, posées au sol, accrochées au mur, plongées dans la pénombre sous un éclairage directionnel. Comme pour tenter d’épuiser les possibilités formelles offertes par ces deux séries et explorer ainsi les phénomènes de la vision et de la perception.
Jusqu’au 30 mai 2014, Centre d’art contemporain Bouvet-Ladubay, Saint-Hilaire-Saint-Florent, 49400 Saumur, du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 17h et le samedi et dimanche de 15h à 18h
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les abstractions sculpturales de Benoît Lemercier
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Benoit Lemercier © Somogy éditions d’art, Paris, 2013